Alors que les Etats-Unis fêtent samedi 4 juillet l’anniversaire de leur indépendance, les relations diplomatiques entre la France et les Etats-Unis ont connu de meilleurs jours. Le 23 juin dernier, Wikileaks a révélé la mise sous écoute par les services américains de Jacques Chirac, Nicolas Sarkozy et François Hollande. Selon ces documents, la NSA aurait également employé des moyens pour espionner la concurrence française sur les marchés internationaux : ainsi, François Baroin et Pierre Moscovici, anciens ministres des finances, et d’autres acteurs dans les négociations de contrats français à l’export, auraient également été mis sous écoute. Il en serait de même pour des députés français.
Que penser de ces révélations, alors que les Etats-Unis sont un allié historique de la France ? Au-delà des faits et dettes historiques réciproques (la France a aidé les Etats-Unis à conquérir leur indépendance, les USA ont joué un rôle décisif pour sauver la France du joug nazi), les relations diplomatiques entre les deux pays ont connu ces dernières années une période de stabilité et de coopération.
Si la mise sous écoutes de dirigeants français est certes perçue comme n’étant pas « convenable », les parlementaires français semblent s’accorder sur le fait qu’il en faudrait plus pour déstabiliser considérablement les relations diplomatiques entre deux pays qui se voient l’un et l’autre avant tout comme des amis. D’autant plus que l’effet de surprise causé par les divulgations de Wikilieaks est plus que modéré dans une époque où les écoutes entre chefs d’Etat sont une pratique courante et connue – bien que pas toujours avérée – par tous les politiques.
Opinion Internationale a recueilli les réactions de sept députés français, qui souhaitent visiblement transmettre un message amical et pragmatique à l’autre côté de l’Atlantique, tout en rappelant qu’un pays allié doit savoir s’abstenir de comportements contraires à une relation de confiance.
Propos recueillis par Michel Taube