Argentine : un candidat péroniste élu aux élections primaires dans la course en vue de l’élection présidentielle d’octobre prochain
Dimanche 9 août, les Argentins ont voté en majorité pour Daniel Scioli, au cours d’élections primaires, générales et ouvertes, où le vote était obligatoire, en vue de l’élection présidentielle du 25 octobre prochain. Ce scrutin apparaît comme un sondage révélateur de la tendance politique générale, à deux mois et demi de la présidentielle. Les résultats partiels accordent à M. Scioli près de 37 % des suffrages, sans tenir compte des résultats de la puissante province de Buenos Aires, qui rassemble près de 40 % de l’électorat, et dont il est le gouverneur. Soutenu par Mme Kirchner, M. Scioli est arrivé en tête devant Maurico Macri, le maire de droite de Buenos Aires, qui a remporté plus de 31 % des voix. Un troisième candidat, Sergio Massa, d’origine péroniste mais dissident « kirchnériste » – il a été chef de cabinet de Cristina Kirchner –, a recueilli près de 22 % des voix. M. Massa, qui pourrait jouer un rôle d’arbitre en cas de ballottage, a appelé à une union de l’opposition.
Dette : L’Argentine marque un point devant la justice américaine
Lundi 10 août, une cour d’appel américaine a renversé un verdict d’instance permettant à des créanciers de l’Argentine de se regrouper pour attaquer en justice le pays afin de récupérer la totalité de leurs créances. La haute juridiction rappelle avoir limité, dans une décision antérieure, le nombre de plaignants pouvant attaquer Buenos Aires pour récupérer leur mise. Elle a donné des « instructions spécifiques » au juge d’instance, qui semble ne pas les avoir suivies en accédant à la demande de détenteurs d’obligations argentines voulant constituer une action judiciaire en nom collectif contre le pays. La Cour d’appel a rejeté les actions initiées par les plaignants et sa décision ne concerne pas les fonds spéculatifs NML Capital et Aurelius, réticents depuis 13 ans à accorder toute remise de dette à l’Argentine. La bataille judiciaire entre les deux parties a entraîné en 2014 un défaut partiel du pays. NML Capital accuse Buenos Aires de ne pas révéler tous ses actifs à ses créanciers et réclame des sanctions.
L’Argentine, tombée en faillite en 2001, a restructuré sa dette en 2005 puis en 2010. Si 93% de ses créanciers avaient accepté l’offre de remboursement partiel de Buenos Aires, les 7% restants l’ont refusée, réclamant le remboursement de la totalité de leur dû, plus intérêts.
Paraguay : l’interdiction de l’avortement, une nouvelle fois remise en cause
Jeudi 13 août, Mainumby, une fillette de 11 ans qui avait été violée par son beau-père, a accouché à Asuncion, la capitale du Paraguay, où l’avortement demeure toujours interdit, comme dans la majorité des pays d’Amérique latine. L’an dernier, 600 filles de moins de 14 ans ont accouché au Paraguay. « C’est un tragique rappel du fait que le Paraguay doit d’urgence revoir sa législation draconienne sur l’avortement », a aussitôt dénoncé Amnesty International. Lorsque la fillette était enceinte de cinq mois, elle s’était vu refuser un avortement.
Le code pénal prévoit pourtant la possibilité de procéder à une telle intervention dans les 20 premières semaines en cas de danger pour la mère. La fillette-mère est une frêle jeune fille d’1m40 et pesait 35 kg avant sa grossesse. Diverses organisations avaient plaidé pour un avortement, mais la justice et les autorités paraguayennes, soutenues par l’Eglise catholique et des organisations civiles, ont rejeté cette demande, en argumentant que la grossesse était dans un état avancé (23 semaines). Son beau-père a été arrêté en mai et placé en détention préventive dans une prison d’Asuncion. Il risque une peine de 12 à 15 ans, s’il est reconnu coupable du viol. Sa mère est également poursuivie par la justice, mais elle a été autorisée à rester auprès de sa fille pendant la grossesse, décelée par les médecins en avril.
Selon l’Unicef, ce sont 650 fillettes de 10 à 14 ans qui ont accouché et 20.000 jeunes filles de 15 à 19 ans qui sont tombées enceintes en 2014 au Paraguay. Dans la plupart des cas, les grossesses sont consécutives à des sévices sexuels, fait remarquer l’Unicef. La grossesse de la jeune fille, puis l’accouchement, ont provoqué un grand débat au Paraguay, après avoir fortement choqué l’opinion publique bien au-delà des frontières de ce pays, situé entre le Brésil et l’Argentine. L’affaire a provoqué un débat au Parlement, et des partis de gauche, minoritaires, ont réclamé la dépénalisation de l’avortement.
Mexique : Dans l’Etat de Campeche, la Cour Suprême invalide la loi qui interdisait aux couples homosexuels d’adopter un enfant
Dans l’Etat de Campeche, (Est du Mexique), la Cour suprême de justice mexicaine a ouvert la voie à l’adoption pour les couples homosexuels en déclarant inconstitutionnelle une loi qui leur interdisait cette possibilité. Par neuf voix contre une, la plus haute instance judiciaire du pays a invalidé un article de loi en vigueur depuis décembre 2013, autorisant les couples de même sexe à s’unir légalement dans cet Etat, mais fermant la porte à toute possibilité d’adoption. La Cour suprême a considéré que cet article 19 violait deux articles de la Constitution et s’avérait « discriminatoire en matière d’orientation sexuelle ». L’adoption pour les couples homosexuels est actuellement autorisée dans le seul Etat de Mexico, depuis 2010. En juin dernier, la Cour suprême du Mexique avait déjà pris une décision marquante, en déclarant inconstitutionnelle toute loi interdisant le mariage homosexuel sur son territoire. La possibilité d’union pour les couples homosexuels est en vigueur dans la capitale (Mexico DF) mais aussi dans l’Etat de Coahuila (Nord) et celui de Quintana Roo (Est). En plus du Mexique, les pays d’Amérique latine qui ont légalisé cette union sont l’Argentine, le Brésil, l’Uruguay, et plus récemment le Chili.
Chili : décès de Manuel Contreras, ancien chef de la police secrète de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990)
Vendredi 7 août, Manuel Contreras, chef de la police secrète de la dictature du général Augusto Pinochet (1973-1990), est décédé à l’âge de 86 ans, à l’hôpital militaire de Santiago, où il était soigné depuis septembre 2014, pour diabète et cancer. Malgré les nombreuses condamnations, il avait conservé son grade de général de l’armée. Chef de la Direction nationale d’intelligence (Dina), entre 1973 et 1977, il avait pour mission « d’extirper et éliminer l’extrémisme marxiste », selon les propres mots de Contreras. Emprisonné en 2005 pour l’enlèvement d’un jeune opposant, il avait ensuite été condamné à plusieurs reprises mais a réussi à échapper à de nombreuses inculpations. La majorité des victimes de la dictature chilienne, soit plus de 3 200 morts ou disparus et plus de 38 000 personnes torturées, sont imputées à la Dina. Cependant, Manuel Contreras a toujours nié les faits.
Cuba : les dissidents cubains inquiets du rapprochement avec les Etats-Unis
Des dissidents cubains ont manifesté dimanche 9 août contre Barack Obama, président des Etats-Unis, et contre la réouverture de l’ambassade américaine à Cuba, pour la première fois depuis 1959,
inquiets de perdre leur principal soutien à l’heure où les deux pays renouent leurs relations diplomatiques. Vendredi 14 août, le secrétaire d’Etat américain, John Kerry, est venu à Cuba inaugurer l’ambassade des Etats-Unis, hissant à nouveau le drapeau étoilé, effacé du paysage le 3 janvier 1961. La protestation de dimanche 9 août s’est soldée par l’interpellation de 90 opposants, qui avaient défilé en portant des masques à l’effigie de Barack Obama, une brève arrestation condamnée par les Etats-Unis.
Les dissidents manifestaient leurs préoccupations quant à l’absence de débat sur les droits de l’homme, depuis l’ouverture du dialogue entre Washington et La Havane. « A partir du 17 décembre, toute la question autour de Cuba a changé et il y a vraiment beaucoup de personnes favorables [à ce changement], mais nous considérons que le processus aurait dû être conditionné aux avancées en matière de droits de l’homme », explique à l’AFP le dissident Antonio Rodiles, un des organisateurs de la manifestation de dimanche. « Le thème de la promotion de la démocratie est resté au second plan alors qu’on a beaucoup parlé de la promotion des affaires et des investissements étrangers », ajoute-t-il.
Venezuela : les Etats-Unis nient un présumé complot pour déstabiliser l’économie du pays
http://www.excelsior.com.mx/global/2015/08/11/1039689?mc_cid=01d6cd3682&mc_eid=b972b5bf90
Les Etats-Unis ont récemment rejeté les accusations portées par le président du Venezuela, Nicolas Maduro, sur un présumé complot pour déstabiliser l’économie et la paix au Venezuela, et ont aussi nié l’existence du « Plan Buitre » contre Caracas. Le porte-parole du Département d’Etat, Mark Toner, a signalé que les allégations prêtées étaient « fausses ». « Nous ne sommes pas en train de promouvoir l’agitation au Venezuela, ni en train d’essayer d’affaiblir l’économie vénézuellienne ».
Dans une réunion du Conseil Politique de l’Alliance Bolivarienne pour les peuples de notre Amérique – Traité de Commerce des Peuples (ALBA-TCP), Maduro a déclaré que des fonctionnaires de l’ambassade des Etats-Unis avaient été désignés pour diriger le « Plan Buitre ». Il a aussi ajouté qu’une « commission spéciale » réalisée avec le gouvernement états-unien, verrait prochainement le jour et où il présenterait les preuves de ses affirmations. Maduro a utilisé l’expression « Plan Buitre », déjà évoquée par la présidente argentine, Cristina Kirchner, par rapport à une présumée « attaque systémique de l’empire contre les gouvernements progressistes » de la région latino-américaine.
Claire Plisson