La Semaine des Ambassadeurs s’est ouverte ce lundi 24 août au centre de conférences ministérielles à Paris avec des débats ouverts avec les ambassadeurs sur les enjeux les plus chauds de l’actualité internationale.
Au cœur de cette rentrée diplomatique, la Semaine des Ambassadeurs nouvelle formule vise clairement à réinventer le lien entre la diplomatie et les Français, par la biais de rencontres, de débats et même de confidences avec les ambassadeurs français en poste à l’étranger. Des échanges directs, un public nombreux pendu aux lèvres des ambassadeurs prêts à délivrer leurs anecdotes, des plus sérieuses aux plus insolites.
Au milieu des professionnels (journalistes, experts, universitaires…), on notera la présence de nombreux diplomates de chancelleries étrangères et de très nombreux étudiants.
Retour sur les événements les plus chauds de l’actualité
Les échanges de la première journée ont permis de revenir sur des événements majeurs de ces derniers mois : par exemple, la question du nucléaire iranien ainsi que les négociations qui ont mené à l’accord du 14 juillet dernier ont été débattus en présence de Nicolas de Rivière, directeur général des affaires politiques et de sécurité du ministère des Affaires étrangères, qui a dirigé les négociations. S’il n’a pas dévoilé les secrets de négociations qui ont duré 13 ans, il a souligné que l’accès au pouvoir en 2013 de Hassan Rohani a favorisé un dialogue qui avait été gelé pendant plusieurs années. Initiative originale : la présence à la tribune des deux ambassadeurs de France en Iran et aux Etats-Unis, Bruno Foucher et Gérard Araud. Ce dernier, connu parmi les diplomates pour son franc parler, parie que les relations entre les Etats-Unis et l’Iran pourraient se tendre dans les prochains mois pour donner des gages aux opposants à cet accord historique dans chacun des deux pays. Gérard Araud a également souligné que, selon tous les observateurs, le Congrès ne devrait pas être en mesure de réunir en septembre les deux-tiers des voix nécessaires pour s’opposer au veto que mettra le président Obama au rejet annoncé de l’accord avec l’Iran.
Les débats avec les ambassadeurs ont permis aussi de mesurer, parfois entre les lignes, combien les diplomates sont parfois démunis face à l’actualité et à ses bouleversements. L’ampleur et même « le changement de nature », pour reprendre les termes de Catherine Colonna, en poste en Italie, de la pression migratoire sur l’Europe laisse démunis les politiques. Eclairage inédit : le risque de sortie de la Grande-Bretagne de l’Union Européenne, soumise à un référendum probablement en juin 2016, pourrait être un enjeu collatéral de ces tragédies humaines. En effet, Sylvie Bermann, ambassadrice de France à Londres, insistait sur les impacts annoncés de cette crise migratoire sur le référendum au Royaume Uni, avec la montée du parti d’extrême-droite, UKIP. Paradoxalement, la diplomate semblait avaliser les revendications britanniques pour plus de transparence et de simplification de l’Union Européenne.
Une diplomatie connectée
Autre originalité de cette Semaine des Ambassadeurs : les échanges dans la salle inondaient le réseau social Twitter. Le hashtag ou mot-dièse #SemaineAmbass aura été utilisé de très nombreuses fois en une journée, on compte pour cette seule journée plus de 2000 occurences. Qui a dit que l’actualité internationale n’intéressait pas le public ?
Suite de la Semaine aujourd’hui avec des speed-dating entre ambassadeurs et chefs d’entreprise à la recherche de nouveaux marchés. Dans les travées, plusieurs ambassadeurs nous confiaient avoir parfaitement endossé leur rôle de VRP de la France.