Modi, encore une promesse de campagne non tenue ?
http://indianexpress.com/article/explained/explained-orop-emotive-issue-but-reasons-for-caution/
« One rank, one pension [OROP] » (« un rang, une pension ») était une des promesses majeures de la campagne électorale de Narendra Modi ; annoncée dès septembre 2013, elle lui avait valu le soutien de plus de 2,8 millions de vétérans. Mais depuis l’élection du Premier Ministre en mai 2014, OROP ne s’est fait remarquer que par le silence dont il fait l’objet. L’attente de plus en plus colérique des vétérans s’est faite particulièrement entendre la semaine dernière, alors que certains ont refusé d’assister à des rassemblements pour protester par manifestations et grèves de la faim.
OROP signifie que tous les soldats qui prennent leur retraite dans un même rang reçoivent la même pension, quelle que soit la date de leur retraite. Jusqu’à maintenant, les soldats qui avaient pris récemment leur retraite recevaient davantage que leurs prédécesseurs, les pensions dépendant du dernier salaire reçu, et celui-ci augmentant avec les années.
Mais les débats sur le niveau de cette pension, sur ses variations dues aux différentes longueurs de montées en grade, ralentissent l’établissement d’un tel système qui doit également composer avec les données financières – l’augmentation d’année en d’année des pensions laissant craindre un coût hors de portée pour le gouvernement, contraint de rappeler qu’il « est là pour cinq ans », face à une pression de plus en plus forte des vétérans excédés et de l’intégralité des partis politiques indiens.
Lors d’un viol, la femme est responsable de son corps
La Cour de justice de l’Himashal Pradesh a rendu cette semaine une décision concernant l’accusation de viol portée par une femme mariée contre son mari.
Si la Cour a commencé par concéder « qu’il en va de la responsabilité, à la fois éthique et morale, d’un homme de ne pas exploiter une femme en la contraignant à un rapport sexuel », elle affirme néanmoins que « c’est à la femme elle-même que revient la responsabilité d’être le protecteur de son corps (…) et de s’assurer que dans une relation, sa dignité et sa modestie sont protégées ».
La Cour a souligné qu’une femme mariée n’est pas censée se dérober face à son mari, car cela provoquerait une « hilarité » malvenue : c’est à elle de protéger sa « pureté, chasteté et vertu ».
Pressés par la montée de l’Etat Islamique, Delhi et Dubaï affichent le renouvellement de leurs relations en plaçant la lutte contre le terrorisme au centre
Alors que la dernière visite d’un Premier Ministre indien remontait à 1981, la venue de Modi le 17 août était particulièrement attendue par la communauté indienne des Emirats Arabes Unis (EAU), première minorité du pays rassemblant près de 30% de la population.
Proclamant un « partenariat stratégique naturel », Dubaï et Delhi ont fait de la lutte commune contre le terrorisme le point de lancement de nouvelles relations, longtemps handicapées par la proximité entre EAU et Pakistan. Dans une déclaration commune, les deux pays ont affiché leur volonté de démanteler les infrastructures terroristes présentes sur le sol pakistanais, voulant notamment mettre un terme aux liens trop évidents entre terrorisme, marché noir et réseaux criminels, afin de traduire en justice ses organisateurs.
Un tel revirement de la part des Emirats est considéré comme la conséquence directe de la montée de l’Etat Islamique, qui l’inciterait à se tourner vers l’Inde pour une lutte conjointe contre les sources du terrorisme auquel les deux pays doivent faire face.
L’Inde approfondit sa collaboration avec les Etats-Unis pour le plus grand porte-avions indien jamais construit
Un nouveau groupe de travail indo-américain s’est rencontré la semaine dernière à Washington afin de travailler à l’actuel grand projet de Delhi : la construction du plus grand porte-avions jamais construit par le pays, l’INS Vishal, lourd de 60 000 tonnes. L’Inde se montre notamment intéressée par un partage de technologies, concernant par exemple les systèmes de propulsion qu’elle souhaite plus endurants, ce qui pourrait se traduire par un système fonctionnant au nucléaire.
Cette ambition de longue date se trouve aujourd’hui renforcée par une modernisation urgente : l’actuel porte-avions, INS Viraat, est âgé de 56 ans et sera mis hors service en février 2016. L’armée ne comptera alors plus qu’un seul porte avion de 44 000 tonnes. Le processus de construction doit donc être enclenché rapidement, celle-ci nécessitant dix à douze ans de travaux. En attendant, deux autres porte-avions seront prêts en 2018.
Cette modernisation répond à la préoccupation du gouvernement indien de pouvoir répliquer au déploiement des forces militaires chinoises, notamment face au développement de ses capacités navales dans l’océan Indien. Pékin compte effectivement un porte-avion en état de marche, un en cours de construction et deux autres en cours de projets, symbole aux yeux inquiets de Delhi d’une projection militaire autour du globe.
Laure Lezat