Mercredi 26 août, au cœur de la fameuse Semaine des Ambassadeurs, Ban Ki-Moon, le secrétaire général de l’ONU, Manuel Pulgar-Vidal, ministre péruvien de l’Environnement et président de l’actuelle COP20 qui se tient à Lima, et Laurent Fabius, ministre français des Affaires étrangères et du développement international, qui présidera la COP 21 à Paris, ont donné une conférence de presse sur les objectifs de la COP 21 qui se tiendra dans un peu plus de 100 jours. Le message : marteler une fois de plus l’absolue nécessité de la réussite de la Conférence au vu de l’état de la planète.
Engagement politique
Dans son intervention sous les lambris du quai d’Orsay, le secrétaire général de l’ONU s’est montré clair. Il a appelé les chefs d’Etats et de gouvernements du monde à agir au-delà de leurs intérêts nationaux et à « donner à leurs négociateurs un message clair. Je demande aux ministres du monde entier de donner à leurs négociateurs des directives précises ». Cet appel a été relayé par le ministre péruvien de l’Environnement qui estime que le moment est venu de « prendre nos responsabilités pour traiter le problème ». Laurent Fabius l’a rappelé clairement : « L’année dernière a été la plus chaude qui ait jamais existé, il semble que cette année sera encore plus chaude. »
Les scientifiques, le GIEC notamment, s’accordent unanimement sur l’augmentation (trop) rapide du réchauffement climatique, ils estiment qu’il est nécessaire de maintenir la hausse de la température à 2 degrés au maximum. Seule solution pour remplir cette mission : que les 195 pays qui seront représentés à Paris trouvent un accord sur la réduction des émissions de gaz à effet de serre.
En début de semaine, lors de l’ouverture de la Semaine des Ambassadeurs, Laurent Fabius avait souligné avoir tiré les leçons de l’échec de la COP15 de 2009 à Copenhague qui n’avait pas répondu de manière satisfaisante aux objectifs fixés. Selon le ministre français, la conférence de Copenhague avait manqué de « préparation en amont ». D’autre part, les hommes politiques avaient pris le pas sur les négociateurs au mauvais moment, c’est-à-dire trop tard pour mûrir un accord politique entre chefs d’Etats. Deux écueils que le président de la COP21 veut à tout prix d’éviter.
De nouveaux rendez-vous politiques pour préparer la COP 21
François Hollande, Président de la République française, avait lui-même reçu mardi 25 août, le Secrétaire général des Nations Unies, M. Ban Ki-Moon. Le chef de l’Etat français avait salué l’initiative de M. Ban Ki-Moon d’organiser une réunion des chefs d’Etat et de gouvernement en marge de l’Assemblée générale des Nations Unies le 27 septembre, rendez-vous qui sera co-présidée avec la France et le Pérou.
Une réunion sur les financements suivra en octobre à Lima puis le sommet du G20 à Antalya en novembre. La France réunira à nouveau les chefs d’Etat et de gouvernement à l’ouverture de la COP 21 pour donner un cadre clair et ambitieux aux négociations.
Bref, l’heure est venue de mettre le paquet et de politiser au bon moment les enjeux pour permettre aux négociateurs d’avancer avec courage et sérénité. Comme aime à la rappeler Ban Ki-Moon : « il n’y a pas de plan B car il n’y a pas de planète B ».