Violences dans le Gujarat : l’explosion des frustrations d’une classe moyenne flouée ?
Entre discrimination positive et revendication du mérite, entre Intouchables devenus hauts fonctionnaires et une classe moyenne ne trouvant ni université ni emploi, des violentes manifestations ont explosé dans le Gujarat le 26 août – et dont le bilan s’élève aujourd’hui à dix morts, malgré le couvre-feu décrété par le gouvernement et le déploiement de forces paramilitaires.
A l’origine de cette contestation, la caste des Patel, qui revendique les mêmes quotas d’accès à l’université dont bénéficient les Intouchables. Propriétaires terriens qui investirent dans de petites entreprises et bénéficièrent du mouvement de libéralisation en 1991, les Patel pâtissent actuellement de l’extension de grands projets industriels qui rognent leur terre, et fustigent les « promesses de développement » portées par Modi qui tardent à se concrétiser. Ne trouvant pas de place à l’université, ne pouvant accéder à un enseignement privé trop coûteux, les Patel dénoncent une justice sociale entravant le mérite – et pourraient bien être le visage déchiré d’une classe moyenne ne pouvant concrétiser des aspirations hors de portée.
Pour attirer des investisseurs, l’Inde lance son projet de villes écologiques
Delhi a dévoilé mercredi 26 la liste des villes qui bénéficieront du « Smart City Projet », action du gouvernement visant, par le développement de villes écologiques, à attirer les investisseurs. Pas moins d’une centaine de villes sont concernées par ce projet s’étalant sur cinq ans et financé à la fois par le gouvernement central et par les Etats, même si le ministre du Développement urbain, M. Venkaiah Naidu, a souligné que les opportunités présentées par le projet attireraient probablement de nombreux investisseurs privés. Une douzaine de pays auraient fait également part de leur volonté de collaborer, parmi lesquels figurent les Etats-Unis, la France, le Japon ou encore Israël.
Relations internationales : le Royaume-Uni appelle à un partenariat plus proche avec l’Inde
En visite dans l’Etat de l’Odisha, le Royaume-Uni a souligné sa volonté d’approfondir ses liens avec l’Inde – quitte à en redessiner les contours.
Notant que les échanges économiques s’étaient renforcés, soulignant le fleurissement des innovations indiennes et le recul de l’extrême pauvreté, le ministre britannique Desmond Swayne a rappelé combien le Royaume-Uni souhaite se placer comme « un partenaire de choix » dans la trajectoire indienne, désireux de partager « compétences et expériences ».
Concernant le cas précis de l’Odisha, M. Swayne a précisé que son gouvernement souhaitait un partenariat fondé sur l’assistance technique et le partage de technologies, renforcé par l’investissement privé. Les bénéfices d’une telle collaboration seraient prioritairement investis dans l’aide au développement, visant à résoudre problèmes de nutritions et ceux générés par le changement climatique.
Le couvre-feu violé à la frontière Indo-Pakistanaise
Dix civils et plus d’une cinquantaine de blessés : tel est le bilan du dernier échange de tirs entre Pakistan et Inde le vendredi 28 août, malgré un cessez-le-feu toujours en vigueur depuis 2003. Depuis le mois de juillet, ce cessez-le-feu aurait été violé entre 70 et 90 fois, en dépit des espoirs d’un rapprochement entre les deux pays qu’avaient suscités la rencontre entre le Premier Ministre Modi et son homologue pakistanais Nawaz Sharif en juillet dernier, en Russie. Mais Delhi et Islamabad s’accusent régulièrement d’être à l’origine de la reprise des tirs, et la région stratégique du Cachemire – séparée en deux par la « Ligne de contrôle » qui tient lieu aujourd’hui de frontière – continue de subir les coups de feu à répétition.
Laure Lezat