Equateur : Rafael Correa lance une campagne sur les réseaux sociaux en fustigeant trois médias européens
Rafael Correa, président de l’Equateur, a récemment remis en cause les propos tenus dans les journaux The Guardian, The Economist et Le Monde en raison « de mensonges » qui ont, selon lui, été publiés au sujet de récentes manifestations de peuples autochtones dans le pays. Il a ainsi lancé une campagne de « défense » sur les réseaux sociaux contre ces trois médias européens.
Le président de gauche a critiqué sévèrement les deux médias britanniques et Le Monde pour des articles publiés ces dernières semaines sur des manifestations de peuples autochtones et d’autres secteurs qui ont débuté le 13 août dernier. Des dizaines de personnes avaient été arrêtées et d’autres blessées, pour la majorité des policiers, selon le gouvernement équatorien.
« Chers compatriotes, nous devons réagir. Nous sommes face à une campagne nationale et internationale de discrédit de notre pays, campagne qui allègue de grossiers mensonges, comme la brutale répression menée contre des manifestations pacifiques », a signalé Rafael Correa dans son émission hebdomadaire de radio et de télévision.
Correa a accusé les trois médias européens de mentir sur son gouvernement et sur la réponse policière apportée aux manifestations. Il a envoyé à chacun d’entre eux des messages allant dans ce sens sur Twitter et Facebook.
Mexique : une enquête vient contredire la version donnée par le gouvernement sur le sort des 43 étudiants disparus en septembre 2014
Le mystère entourant la disparition des 43 étudiants de l’école normale rurale d’Ayotzinapa, à Iguala (Etat du Guerrero, dans le sud du Mexique), en septembre 2014, demeure encore entier et de nombreuses zones d’ombre restent à éclaircir à ce jour.
Alors que la version officielle, donnée par le gouvernement mexicain, stipulait que les corps des étudiants avaient été incinérés dans une décharge, un rapport d’une enquête indépendante a tiré d’autres conclusions qui viennent contredire la version apportée jusqu’ici par le gouvernement d’Enrique Peña Nieto. La popularité du président, (invité par François Hollande à participer aux festivités du 14 juillet dernier à Paris), avait chuté après l’événement.
Au terme de six mois d’enquêtes, et dans un rapport d’environ 500 pages, un Groupe international d’enquêteurs indépendants (GIEI), formé par la Commission interaméricaine des droits de l’Homme (CIDH), présente des éléments qui risquent d’affaiblir encore un peu plus le gouvernement du président Enrique Peña Nieto. Selon ce GIEI, les recherches des 43 étudiants doivent continuer.
Le rapport contredit la version gouvernementale pour qui les étudiants ont été attaqués par des policiers municipaux qui les auraient ensuite livrés au cartel des Guerreros Unidos, fortement implanté dans l’Etat du Guerrero. Pour le gouvernement, les étudiants auraient ensuite été tués et brûlés durant 14 heures, les cendres étant dispersées dans une rivière.
Or, selon un professeur de l’Université de Queensland en Australie, Jose Torero, membre du GIEI, cette crémation n’est pas vraiment probable car elle aurait en fait nécessité 60 heures et brûlé la végétation alentour, alors que seules des traces de petits feux ont été découvertes sur place.
Brûler les 43 corps aurait par ailleurs nécessité 30 tonnes de bois ou 13 tonnes de pneus. Or il n’y a pas de trace de feu correspondant « ne serait-ce qu’à l’incinération d’un seul corps », écrit M. Torero dans le rapport.
Ce dernier souligne également que la police fédérale et l’armée surveillaient étroitement les agissements de ces étudiants venant d’une école connue pour son militantisme de gauche et son esprit critique envers le gouvernement et la politique du pays en général.
De son côté, Enrique Pena Nieto, a assuré sur Twitter avoir demandé aux autorités « qu’elles prennent en compte les éléments apportés par le GIEI » et que l’étude de ses recommandations est en cours. La procureure générale, Arely Gomez, a annoncé qu’une nouvelle expertise serait réalisée concernant l’incinération présumée.
Les familles des disparus ont demandé une nouvelle enquête et une entrevue avec le président Peña Nieto.
Guatemala : un acteur comique à la tête de l’élection présidentielle
Alors qu’Otto Perez Molina a démissionné le 2 septembre dernier de la présidence de la République du Guatemala après la levée de son immunité par le Parlement et qu’il se trouve actuellement en garde à vue pour corruption supposée, c’est un humoriste, animateur et producteur de télévision, Jimmy Morales, qui a obtenu plus de 25% des voix lors du premier tour de l’élection présidentielle, dimanche 6 septembre.
« Pendant 20 ans je vous ai fait rire, je vous promets que si je deviens président, je ne vais pas vous faire pleurer », a promis Jimmy Morales, candidat du parti de droite FCN-Nacion, arrivé en tête du premier tour de l’élection présidentielle et donc qualifié pour le second tour.
Cependant, une incertitude demeure quant au deuxième candidat du second tour, l’écart étant trop réduit entre Sandra Torres, qui revendique 19,71% des suffrages, et Manuel Baldizon, avec 19,60% des voix. Tous les bulletins n’ont pas été dépouillés.
Jimmy Morales, 46 ans, s’est attiré les suffrages des électeurs guatémaltèques, indignés par la corruption de la classe politique, en capitalisant sur son slogan « Ni corrompu, ni voleur ».
Venezuela : Maduro ordonne que son pays accueille 20 000 réfugiés syriens
Lundi 7 septembre dernier, Nicolas Maduro a ordonné que son pays organise la réception de 20 000 réfugiés syriens.
« J’ai ordonné à la ministre vénézuélienne de la Communication et de l’Information, Delcy Rodriguez, qu’elle se réunisse avec la communauté syrienne. Le Venezuela va accueillir 20 000 Syriens qui font partie de la diaspora syrienne » a-t-il affirmé durant la transmission télévisée d’un conseil des ministres dans le palais présidentiel de Miraflores à Caracas.
« Je souhaite que viennent 20 000 Syriens et familles syriennes dans notre patrie vénézuélienne », a-t-il déclaré, en soulignant aussi que dans son pays se trouve « une grande communauté syrienne » et qu’il ressentait de « la douleur » pour le conflit que traverse « un peuple que nous aimons ».
Uruguay : des réfugiés syriens manifestent pour quitter le pays
Lundi 7 septembre, un groupe de Syriens réfugiés depuis l’an dernier en Uruguay a fait entendre sa voix devant le siège de la présidence à Montevideo, la capitale, pour demander à pouvoir quitter le pays où ils affirment ne pas pouvoir s’intégrer, en raison notamment du coût élevé de la vie. « Nous n’avons pas fui la guerre pour mourir ici dans la pauvreté », a déclaré Maher el Dis, 36 ans. « C’est un endroit qui n’est pas adapté à des réfugiés », a-t-il affirmé.
Le gouvernement de l’ancien président de gauche José Mujica (2010-2015) avait accueilli en 2014 quelques familles de réfugiés Syriens, dans le cadre d’un programme prévoyant de leur accorder un logement et un revenu minimum.
La communauté arabe demeure très réduite en Uruguay, petit pays d’Amérique du Sud, dont les racines sont très européennes et où le coût de la vie est très élevé.
Cuba et l’UE attaquent le volet politique des négociations en vue de leur rapprochement
Mercredi 9 septembre, l’Union Européenne et Cuba ont entamé à La Havane le volet politique de leurs pourparlers en vue d’un rapprochement entre les deux pays. Il s’agit ainsi d’une nouvelle avancée dans la normalisation de leurs relations, gelées depuis 1996.
Selon les médias cubains, ces discussions, qui devaient durer 48h, devaient « conclure les chapitres de la coopération et du commerce et entamer la discussion sur le volet du dialogue politique ».
Cuba sort peu à peu de son isolement : alors que l’annonce d’un rapprochement diplomatique entre les Etats-Unis et l’île des Caraïbes a été faite le 17 décembre dernier, la Havane et Bruxelles ont désormais pour objectif d’établir avant la fin de l’année un cadre de dialogue politique et de coopération qui normaliserait leurs relations, qu’elles soient politiques, diplomatiques, culturelles ou économiques.
Cependant, à l’issue d’une session de négociations en juin dernier, les questions liées aux droits de l’homme constituaient encore la principale pierre d’achoppement entre les deux parties.
Herman Portocarero, le chef de la représentation de l’UE à Cuba, avait toutefois déclaré son espoir de « trouver des formulations et un vocabulaire adéquats pour un accord-cadre permettant des positions évolutives ».
Cuba souhaite que l’UE abandonne sa « position commune » qui conditionne la coopération européenne avec l’île à des efforts démocratiques réalisés par cette dernière. L’Union Européenne, quant à elle, souhaite avoir un dialogue plus fluide avec son homologue cubain et voudrait que Cuba ratifie plusieurs traités internationaux sur les droits de l’Homme.
Brésil : des tatouages pour cacher et réparer les stigmates des femmes victimes de violence
Au Brésil, une initiative née il y a deux ans permet à des femmes possédant sur le corps des stigmates et cicatrices de violences de se les faire recouvrir gratuitement par un tatouage.
C’est l’artiste brésilienne Flavia Carvalho qui a eu cette idée en 2013, alors qu’une cliente lui présente une imposante balafre qui lui sectionne l’abdomen. Trace causée par un homme dont elle avait repoussé les avances en discothèque. Ce dernier s’était alors jeté sur elle, armé d’un couteau à cran d’arrêt. Le projet « A Pele da flor », inversion de l’expression « A fleur de peau » voit alors le jour.
« J’ai soudain eu l’idée d’offrir aux femmes qui le souhaitaient la possibilité de camoufler gratuitement leurs cicatrices dues à des violences domestiques ou à des mastectomies. Chaque tatouage agirait comme vecteur d’émancipation et permettrait de renforcer l’estime de soi. », raconte Flavia Carvalho, originaire de Curitiba, ville au sud-est du Brésil, dans l’Etat de Paraná.
Le pays s’est aussitôt fait l’écho de l’entreprise de la jeune femme au point de dépasser les frontières nationales. Flavia Carvalho reçoit aujourd’hui dans son salon des femmes venues de l’étranger pour partager leur histoire et en dévoiler les stigmates.
Selon un constat dressé par l’Unesco lors de la première Journée internationale sur l’innovation et la recherche en éducation à la santé sexuelle et aux droits humains, plus d’un tiers des femmes seraient victimes de violences – physiques ou sexuelles – dans le monde.
Haïti : Vérité, le premier parti d’opposition se retire du processus électoral
Le premier parti d’opposition en Haïti, le parti Vérité, a récemment annoncé son retrait du processus électoral, alors que les résultats du premier tour des législatives du 9 août dernier n’ont pas encore été annoncés. La crise électorale s’aggrave donc et le conseil électoral provisoire (CEP) en charge de l’organisation des scrutins se trouve dans une situation délicate, alors qu’il faisait déjà l’objet de critiques de la part des organisations de défense des droits de l’homme.
Pour le parti Vérité, tout le processus est un « désordre électoral qui va renforcer l’instabilité et la dictature ».
La journée de vote du 9 août avait été marquée par des incidents et des fraudes. Le CEP avait décidé d’annuler le scrutin dans près d’un quart des circonscriptions du pays.
Mais cela n’est pas suffisant pour Vérité qui refuse désormais de soutenir et d’approuver le travail du Conseil électoral provisoire. Cette décision radicale est aussi une conséquence de l’exclusion du candidat de Vérité de la course à la présidentielle.