Cuba : le pape François en visite sur l’île
Le pape François, d’origine argentine, était en visite officielle à Cuba du samedi 19 au lundi 21 septembre.
Durant son déplacement, il a notamment célébré une messe à Holguin, ville au nord-est de l’île avant de se rendre à Santiago de Cuba, la deuxième ville du pays.
Raul Castro, le président cubain, a assisté à cette célébration où devant des dizaines de milliers de fidèles, le souverain pontife a rappelé les efforts et sacrifices mis en oeuvre par l’Eglise pour accompagner les catholiques dans les lieux les plus isolés de l’île caribéenne.
A Santiago de Cuba, le pape a retrouvé les évêques dans le séminaire de la ville. Il est ensuite allé prier au sanctuaire de la Vierge de la charité du cuivre, la patronne de l’île.
Lors de sa visite, François n’a pas pointé les limites et défaillances du régime de Raul Castro. Il a plutôt encouragé l’ouverture économique, politique et diplomatique de l’île, en délivrant un message d’énergie et d’espérance au peuple cubain, en l’exhortant à garder ses valeurs de fraternité.
Mardi matin, il prenait l’avion pour Washington pour la suite de sa visite.
Processus de paix en Colombie : réunion entre le président colombien et le chef des FARC à Cuba
Mercredi 23 septembre, le président colombien Juan Manuel Santos et le chef de la guérilla des FARC (Forces Armées Révolutionnaires de Colombie), Rodrigo Londoño, alias « Timochenko », se sont réunis à Cuba, dans le cadre des négociations de paix entre le gouvernement colombien et les FARC menées depuis 2012 à La Havane.
Le processus de paix semble aller sur le bon chemin et un accord historique entre le gouvernement de Santos et les FARC a été annoncé à l’issue de cette réunion où Santos et Londoño se sont notamment échangé une poignée de main, sous le regard du président cubain Raul Castro.
L’accord porte sur la « justice transitionnelle » à mettre en place pour la démobilisation des guérilleros et devrait être conclu dans un délai de six mois. Il prévoit notamment la création d’une juridiction spéciale pour la paix qui serait compétente pour enquêter et juger les crimes commis durant le conflit par des guérilleros, des membres de l’Etat ou des hommes politiques.
Les « délits politiques et connexes » seront très largement amnistiés, à l’exception des crimes contre l’humanité et des crimes tels que les prises d’otages, les disparitions et les déplacements forcés, ou les violences sexuelles. Ceux qui aideront à rétablir la vérité et admettront leur responsabilité purgeront des peines de cinq à huit ans dans des « conditions spéciales de restriction de liberté », c’est-à-dire ailleurs que dans une prison. Les autres seront condamnés à des peines d’emprisonnement ferme, pouvant aller jusqu’à vingt ans.
Soixante jours supplémentaires doivent être accordés pour que les FARC commencent à rendre les armes, condition sine qua non à l’acceptation de leur participation en politique.
Selon une source militaire, la guérilla des FARC, composée d’entités essentiellement paysannes, compte encore quelque 8 000 hommes et femmes armés. « La paix n’a jamais été aussi proche », a répété M. Santos à La Havane. « Nous ferons tout ce qui est possible pour signer dans les prochains mois », a déclaré pour sa part « Timochenko ». « Le processus de paix est désormais irréversible », se sont réjouis en Colombie les partisans d’une paix négociée.
Colombie/Venezuela : vers un accord en vue de la construction d’une nouvelle frontière commune
Les présidents de la Colombie, Juan Manuel Santos, et du Venezuela, Nicolas Maduro, se sont réunis lundi 21 septembre à Quito, en Equateur, et ont adopté un accord en sept points permettant d’ouvrir la voie à une résolution commune du problème de frontière entre les deux pays. Cette réunion s’est réalisée sous l’égide de l’Union des nations sud-américaines (Unasur) représentée par son président pro-tempore Tabaré Vazquez (président de l’Uruguay) et de la Communauté d’Etats latino-américains et caraïbes (Celac) représentée par son président pro-tempore Rafael Correa (président de l’Equateur).
Les sept points prévoient :
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le retour immédiat des ambassadeurs des deux pays à Bogota et Caracas
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la normalisation progressive de la situation à la frontière
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la mise en place d’un accord permettant de résoudre les problèmes de la frontière commune
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une réunion des équipes ministérielles concernées des deux pays à Caracas le 23 septembre
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le renforcement du dialogue bilatéral
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la réalisation d’une enquête approfondie commune sur l’état de la frontière
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l’accompagnement du processus par l’Equateur et l’Uruguay.
La crise frontalière entre les deux pays avait débuté le 19 août dernier, et le 22 août, Nicolas Maduro avait annoncé la fermeture indéfinie de la frontière entre les deux pays. La mesure portait sur un tronçon de 100 kilomètres (sur les 2 219 kilomètres de frontière commune) à la hauteur des villes frontières de Cucuta, en Colombie, et de San Antonio, au Venezuela.
Il avait par ailleurs décrété l’état d’exception dans vingt-trois villes de trois Etats frontaliers (Apure, Táchira, Zulia) pour « lutter contre les paramilitaires colombiens » et le crime organisé.
La tension frontalière entre le Venezuela et la Colombie n’est pas un phénomène nouveau puisque groupes armés, guérillas, paramilitaires, trafiquants de drogue et contrebandiers y sévissent depuis des années.
Cependant, la contrebande a pris de l’ampleur à la suite de l’instauration, au Venezuela, d’un contrôle des prix et des changes qui contribue à stimuler un marché noir colossal, sur fond de corruption généralisée des deux côtés de la frontière.
De l’avis des économistes, la contrebande est désormais plus rentable que le trafic de drogue. Elle favorise l’aggravation de la pénurie de produits de base que connaît le Venezuela.
Selon M. Maduro, quelque 120 000 Colombiens auraient immigré depuis le début de l’année, et « le Venezuela a atteint la limite ». Selon le recensement officiel, depuis la fermeture de la frontière le 22 août, 861 Colombiens ont été expulsés du Venezuela.
Le Brésil va recevoir 100 millions de dollars à la COP21 en récompense de sa lutte contre la déforestation
Le Brésil va recevoir un chèque de 100 millions de dollars de la part de la Norvège à l’occasion de la COP21, qui se tient du 30 novembre au 11 décembre prochain à Paris, en récompense des efforts fournis par le pays dans la lutte contre la déforestation.
En 2008, la Norvège avait décidé de puiser une fraction des profits générés par sa manne pétrolière pour aider le Brésil à protéger davantage sa forêt, considérée comme le poumon du monde.
Il était alors convenu que l’aide financière d’un milliard de dollars, étalée entre 2008 et 2015, ne serait versée que si le Brésil prouvait que la déforestation ralentissait.
D’après les données officielles des autorités brésiliennes, le rythme de la déforestation a été réduit de 70% ces dernières années. Le pays a été l’un des seuls à mettre en place un programme national de suivi de la déforestation, accessible à tous en ligne. Les autorités ont aussi mené des politiques d’éducation publiques, voté des lois de protection des forêts et ont puni financièrement les entreprises qui empiétaient sur la forêt tropicale.
Cependant, depuis 2014, cette tendance s’inverse et la déforestation reprend au Brésil. Ainsi, en mars 2015, le gouvernement brésilien a reconnu qu’elle avait augmenté de 63% sur un an.
Plusieurs peuples autochtones d’Amérique latine récompensés par l’ONU du prix Equator 2015
Mardi 22 septembre, l’ONU a désigné plusieurs peuples autochtones d’Amérique latine comme gagnantes du prix Equator 2015, qui distingue ainsi des initiatives citoyennes pour réduire la pauvreté, protéger l’environnement ou endiguer les effets du changement climatique. Le prix est décerné à chaque gagnant par le Programme des Nations Unies pour le Développement (PNUD).
Parmi les gagnants figurent des peuples de Colombie, Bolivie, Brésil, Belize et Honduras, qui recevront un prix de 10 000 dollars et qui pourront notamment mandater des représentants pour une réunion communautaire qui aura lieu durant le sommet de la Cop21 à Paris.
« Les gagnants de ce prix Equator sont un petit vivier de projets et d’initiatives inspirantes à travers le monde. Ce sont de petits exemples de la multitude de propositions qui se développent à l’heure actuelle », a déclaré lors d’une conférence de presse Christiana Figueres, responsable de la question du changement climatique aux Nations Unies.
En Colombie, le peuple Inga a été distingué par l’ONU, pour son travail de récupération de 22 283 hectares de territoire sur lequel des guérillas, des paramilitaires et des narcotrafiquants avaient opéré pendant des décennies, mettant ainsi en danger l’environnement.
En Bolivie, le PNUD a récompensé le Conseil Autochtone du Peuple Tacana pour sa protection d’un territoire se trouvant dans un des endroits les plus diversifiés en faune et flore du pays, où vivent 50 espèces d’animaux en danger d’extinction.
Le PNUD a aussi distingué deux groupes au Honduras : l’organisation misquita Masta, pour sa défense des territoires autochtones face aux grandes entreprises d’huile de palme, de pétrole et aux trafiquants de drogue; ainsi que le Comité pour la Défense et le Développement de la flore et de la faune du golfe de Fonseca pour sa protection des écosystèmes marins.
Au Brésil, le PNUD a distingué l’Institut Raoni, une organisation fondée par le peuple Kayapó qui a protégé 2,5 millions d’hectares de forêt.
L’Alliance des leaders Maya du Belize a aussi été reconnue pour ses efforts de préservation de l’environnement et en Guyane, le PNUD a récompensé le travail d’une organisation autochtone pour lutter contre la déforestation.
Argentine : l’élection présidentielle du 25 octobre prochain pourrait bien tourner la page de l’ère Kirchner
L’élection présidentielle en Argentine se déroulera le 25 octobre prochain et à un mois du scrutin, quelques candidats se démarquent.
Daniel Scioli, 58 ans, est en tête des intentions de votes avec presque 10 points d’avance sur son plus sérieux rival, Mauricio Macri, maire de Buenos Aires.
MM. Scioli et Macri viennent du monde des affaires, tous deux issus de familles aisées.
Le premier promet un changement radical de politique tandis que le second, plus conservateur, annonce une rupture radicale. Il semblerait ainsi qu’une nouvelle page s’écrive pour l’Argentine, après 12 ans de règne de Nestor et Cristina Kirchner.
Daniel Scioli pourrait l’emporter dès le premier tour le 25 octobre s’il rassemble 40% des voix et 10 points d’avance sur le deuxième candidat. Ou bien s’il totalise 45% des suffrages. Dans le cas contraire, un second tour départagera les candidats le 22 novembre.
Derrière Scioli et Macri, le député de centre-droit Sergio Massa, dissident kirchnériste, semble définitivement distancé.
L’investiture présidentielle se déroulera le 10 décembre.
Mme Kirchner, actuelle présidente de l’Argentine, ne pouvait pas briguer un troisième mandat consécutif. Mais selon la Constitution, elle pourra se présenter à nouveau en 2019.