Devant les Etats-Unis et la Chine, l’Inde devient le premier récepteur des Investissements Directs à l’Etranger (IDE)
Les résultats tombés vont permettre à Narendra Modi d’ajouter une nouvelle corde à son arc. L’Inde vient d’être reconnue par le Financial Times Data Service comme le premier pays récepteur d’IDE, ayant attiré durant la première moitié de l’année 2015 près de 3 milliards de dollars de plus que la Chine et 4 de plus que les Etats Unis. « 2015 s’annonce être une étape importante pour l’Inde, qui poursuit son impressionnante performance de 2014 » annonce l’article.
Cette reconnaissance va également pouvoir être présentée par le gouvernement indien comme le fruit des efforts de Modi, qui avait affiché dès mai 2014 son intention de procéder à des réformes afin de reconfigurer les modalités des IDE. Parmi ces initiatives figurent notamment les programmes « Make in India » et « Digital India » défendus lors de la visite du Premier ministre aux Etats-Unis la semaine dernière. Un objectif : remonter dans le classement de World Bank’s Ease of Doing Business hiérarchisant les états selon la règlementation des affaires en vigueur – et donc en fonction de la facilité d’y faire des affaires. L’Inde y est aujourd’hui à la 142ème place…
La publication du Financial Times n’est pas le premier marqueur positif de la croissance indienne, qui semble décidément profiter du ralentissement de celui de la Chine et espère une croissance de 8% pour l’année suivante. Alors que la Chine et les Etats Unis se disputaient depuis quelques années la tête du classement, l’augmentation de 47% des projets entrepris par le gouvernement a résolument propulsé l’Inde sur le devant de la scène – et elle semble décidée à y rester.
Montée des sentiments anti-Indiens au Népal, la diplomatie indienne tente d’enrayer l’hostilité grandissante
Les troubles déjà évoqués la semaine dernière s’intensifient : les opposants à la nouvelle constitution bloquent à présent la frontière indo-népalaise, coupent chaînes de télévision indiennes et approvisionnement des ressources. La Chine a d’ores et déjà été obligée d’annuler ses vols transitant par Katmandu, n’ayant plus l’opportunité de s’y approvisionner en carburant.
Tentant d’apaiser ces hostilités, la diplomatie indienne a rappelé que le soutient de Delhi envers la constitution népalaise est un encouragement au maintien du dialogue entre gouvernement central et « groupes agitateurs », et a démenti l’idée que l’Inde favoriserait l’actuel blocus à la frontière. Delhi a également tenu à rappeler l’aide fournie lors du tremblement de terre en avril dernier, qualifiant « d’irresponsable » le développement d’une attitude hostile entre les deux pays. Un rappel qui suit la destruction par des jeunes Népalais de représentations de Narendra Modi, dénonçant une souveraineté et indépendance népalaises menacées à travers le slogan #BackoffIndia.
Elections : quand populisme et mérite se rencontrent
L’assemblée législative de l’état du Bihar (nord-est de l’Inde) sera élue entre octobre et novembre – et le Bharatiya Janata Party (BJP, parti du Premier ministre) est bien décidé à y emporter la majorité. Au point, aux vues de certains observateurs, de revenir à des pratiques qualifiées de « bon vieux populisme ». Ayant précisé son programme jeudi 1er octobre, le parti annonce notamment des mesures visant très directement certaines sections de la population.
Premières cibles : les étudiants, avec des promesses pour les jeunes filles, puis pour les « étudiants méritants », cette fois tout sexe confondu. En premier lieu, donc, les jeunes filles se verront mettre à disposition en cas de succès du BJP quelques 5 000 scooters – 100 par district chaque année – perçu comme le symbole de l’émancipation et de la responsabilisation féminine, notamment dans les zones rurales. Une condition : atteindre des notes suffisamment hautes en classe 12 (l’équivalent de la terminale), et une justification : « Pourquoi seuls les garçons pourraient-ils s’amuser ? »
Mais les garçons ne doivent pas être déçus, ils vont pouvoir s’amuser aussi. Le BJP promet aux plus méritants d’entre eux une distribution de 50 000 ordinateurs – une idée qu’il reprend en fait du Samajwdi Party (« parti socialiste » en hindi) mais qu’il lie au projet récemment présenté par Modi, « Digital India ».
La visite d’Angela Merkel en Inde entre Conseil de Sécurité, énergies renouvelables et culture
http://www.thehindu.com/news/national/angela-merkel-coming-on-october-4/article7708611.ece
Angela Merkel est attendue en Inde pour un séjour de quatre jours, du 4 au 7 octobre – une visite qui suit la tenue d’un G4 à New York qui avait rassemblé outre la chancelière et son homologue Narendra Modi, Shinzo Abe pour le Japon et Dilma Roussef pour la Japon. Un sujet en particulier avait justifié cette rencontre : le projet de réforme du Conseil de Sécurité de l’ONU, cheval de bataille de ces quatre gouvernants.
Cette rencontre entre Berlin et Delhi est la troisième en six mois, et aura pour principaux objets l’échange de technologies, les énergies renouvelables, et l’établissement de partenariats notamment dans les programmes phares du gouvernement indien, tels que Digital India. Pour les observateurs, cette nouvelle rencontre témoigne de la volonté allemande de multiplier les liens entre les deux pays, rassemblés par des intérêts mutuels.
La culture apparaît notamment comme l’un des domaines prometteurs de ces échanges indo-germaniques : l’Allemagne s’était montrée particulièrement coopérante lors de la Journée Internationale du Yoga organisée par l’Inde l’année dernière, ou lors de la dernière Fête Nationale Indienne du 15 août. « L’Allemagne est un de nos partenaires où la culture indienne a trouvé tant un véritable public qu’un intérêt intellectuel. » a déclaré Sanjay Vedi, membre de l’Indian Council for Cultural Relations (ICCR), chargé de la diffusion internationale de la culture indienne. Un domaine qui rassemble donc, et qui pourrait venir utilement nuancer les désaccords entre les deux pays – qui avaient notamment échoué à parvenir à un accord sur le libre-échange entre Inde et Union Européenne.