Dimanche soir Luna Park, ancien palais des sports de Buenos Aires s’est transformé en QG électoral – Crédit : Justine Perez[/caption]
Non seulement l’Argentine va bel et bien vers une situation de « ballotage », la première de son histoire depuis le retour de la démocratie, mais surtout l’écart entre les deux principaux candidats contredit tous les sondages et les spéculations élaborés pendant la campagne. Pendant quelques instants, les chiffres donnaient même Mauricio Macri – à qui l’on prédisait une deuxième position relativement lointaine – vainqueur devant Scioli. Finalement, après examen de la totalité des bureaux de vote, Daniel Scioli arrive en tête avec 36,86% à seulement deux points et demi de son concurrent direct de l’alliance Cambiemos qui obtient 34,33% des suffrages. Dans son discours au Luna Park, Daniel Scioli a d’ailleurs reconnu qu’il existait « deux visions différentes de l’avenir de l’Argentine ». Les importants pourcentages des deux leaders témoignent d’une élection présidentielle très polarisée, dans laquelle le candidat de l’Union pour une Nouvelle Alternative, Sergio Massa, n’est pas parvenu à se frayer un chemin. S’il s’impose tout de même comme la troisième figure du jeu politique argentin, le péroniste dissident Sergio Massa n’a pas véritablement su tirer profit de la campagne en augmentant de moins d’un point son score aux primaires. Avec 21,34% des voix il demeure une réserve de voix capitales que les deux challengers tentent déjà de capter à leur avantage en vue du second tour. Autre grande victoire inattendue du front Cambiemos, regroupant membres du parti radical et divers mouvements de droite conservatrice, la pouline de Macri, Maria Eugenia Vidal, remporte la Province de Buenos Aires. Une élection cruciale qui met là encore en déroute le parti au pouvoir. Plus de vingt-quatre heures après la fermeture des bureaux de vote, il n’est toujours pas possible de connaître les résultats définitifs des autres scrutins (législateurs nationaux, mairies et gouvernements provinciaux dans certaines régions). Même s’il semblerait que le camp kirchnériste conserve une majorité au Sénat et à la Chambre des Députés, l’année électorale qui s’est écoulée en Argentine en 2015 a montré une indéniable poussée de l’opposition avec laquelle il faudra désormais composer.