L’Inde, solidaire et volontaire avec la France
Réactions des dirigeants politiques : de l’angoisse à l’épouvante, l’affirmation d’une solidarité internationale et d’un engagement fort
Crédits : Arun Inapakolla / Flickr CC[/caption]
Du Cachemire au Kerala, du Nord au Sud du sous-continent, les politiques indiens ont partagé leur peine et largement réagis aux évènements parisiens, condamnant terroristes et exprimant leur soutien solidaire avec le peuple de France. Peine, compassion, mais aussi anxiété et sentiment de n’avoir que des mots délavés par l’horreur sont ce qui émerge de ces nombreuses déclarations. Le ministère des Affaires intérieures (Home Minister) Rajnath Singh a simplement déclaré : « Les mots sont inadéquats devant de telles attaques où des innocents ont été tués ».
Le parti du gouvernement, le Bharatiya Janata Party (BJP), a évoqué des « attaques contre l’Humanité » et appelé à tous les pays « amoureux de la paix » à se rallier afin de détruire l’engrenage de la terreur porté par Daesh. « Cette attaque n’est pas seulement contre Paris, mais contre l’humanité toute entière et tous les pays amoureux de la paix. Il est temps pour ces nations qui désirent la paix et le progrès de s’unir pour combattre ISIS. ISIS n’est pas un pays, mais une idéologie que l’on doit détruire » a-t-il affirmé via son porte-parole.
Rahul Gandhi, le Vice-Président du Congrès, a quant à lui tenu à déclarer que la terreur ne pourrait venir à bout de la liberté, mais ne ferait que renforcer la résolution de se battre contre la violence toujours aussi dénuée de sens.
Les musulmans indiens lancent une fatwa contre l’Etat Islamique : « Les agissements de Daesh sont inhumains et non-islamiques »
Chhatrapati Shivaji Terminus à Bombay, aux couleurs français. – Crédit : Rizwan Mithawala – Page Facebook de l’Institut Français[/caption]
Une stratégie globale qui met fin aux financements, ressources et voies de communication dont l’Etat Islamique bénéficie : voilà ce que veut obtenir le Premier Ministre du G20. S’adressant aux leaders des BRICS (Brésil, Chine, Russie et Afrique du Sud) deux jours après les attentats de Paris, Modi a dénoncé le flot d’armes et d’explosives qui irrigue les réseaux de Daesh et plaidé pour un dispositif légal international afin d’y couper court. La coopération entre les pays en matière de cyber-défense est présentée comme primordiale.
Outre la tragédie générée par Daesh, Modi a cru bon de souligner le coût économique d’un tel terrorisme, qui vient s’ajouter au coût humain. La vigueur économique des BRICS est effectivement aux yeux du Premier Ministre un rempart contre le fanatisme, source de force et de stabilité. « En tant que BRICS, nous devons placer nos priorités en première place sur l’agenda du G20. Premièrement vient le domaine du développement, et le G20 doit placer prioritairement l’implantation efficace de l’Agenda du Développement Durable 2030 et en assurer le bon fonctionnement ».
New Delhi placée sous haute vigilance, les ressortissants français font l’objet d’une protection particulière
La similitude des deux attentats est frappante. – Crédit : Narendra Modi officiel / Flickr CC[/caption]
Il y a presque sept ans jour pour jour, Bombay devait lui aussi se relever d’un attentat qui avait causé la mort de 166 personnes. Organisés par des islamistes le 26 novembre 2008, les terroristes avaient notamment pris d’assaut des hôtels de luxe, la principale gare de la ville, un centre juif…
Le parallèle est frappant. Même processus d’attaques coordonnées, même prise d’otages suivis du combat des forces de l’ordre – la lutte avait duré 60 heures. Même retransmission, effarée et impuissante, de l’horreur par les médias, qui avaient filmé les échanges de tirs. Une horreur à l’origine de la même nuit blanche, les attentats ayant été perpétrés à 22h30.
La capitale économique indienne avait été en état de siège pendant les sept jours qui avaient suivi. Les dix terroristes, identifiés, avaient été entraînés au Pakistan des proches d’Al-Qaïda.