On connaît désormais la tête du nouveau président argentin. Le leader de l’Alliance Cambiemos, regroupant radicaux et divers droites, remporte ce second scrutin. Après avoir réussi le tour de force du « Fête de la victoire au QG de l’Alliance Cambiemos, à l’annonce des résultats du 22 novembre. Macri et son équipe sur l’estrade, drapeaux argentins et balons dans le public. Opinion Internationale vous a fait vivre ce moment historique depuis son compte compte Twitter Opinion_Inter en commentant en direct la soirée électorale dans son intégralité. – Crédit Photo : Justine Perez / Opinion Internationale[/caption]
Après une soirée électorale mouvementée où tous les sondages le prédisaient vainqueur à plus de dix points de son adversaire, les résultats finaux rabaissent la différence entre les deux candidats à seulement deux points. Mauricio Macri ne gagne finalement que d’une courte tête avec 51% des voix contre 48,5% pour le poulain de Cristina. Sa victoire, il la doit principalement à la ville de Buenos Aires dont il est maire depuis 2007 et qui a voté pour lui en masse sur l’ensemble des secteurs. Plus encore, c’est la Province abritant la seconde ville du pays, Cordoba, qui l’a réellement adoubé comme Président. Il y réalise son score le plus important en raflant plus de 70% des voix. Cordoba, connue pour être une opposante historique au gouvernement actuel, a exprimé clairement son rejet du péronisme. Surtout, son populaire gouverneur José Manuel De la Sota s’était prononcé en faveur du candidat de Cambiemos. Cordoba lève ainsi le voile sur l’interrogation concernant le report des voix de la troisième force politique du pays l’Union pour une Nouvelle Alternative (UNA) dont De la Sota est l’un des piliers. Son comparse Sergio Massa, candidat pour l’UNA aux élections d’octobre lors desquelles il arrache la troisième place avec 20% des voix, s’est d’ailleurs empressé de féliciter le nouveau président en saluant une « nécessaire nouvelle étape pour l’Argentine ». Le grand perdant de ces élections est sans doute le vote blanc, prôné pourtant par l’extrême-gauche et une partie de l’opposition ne se reconnaissant dans aucune des deux options. Il devait être l’un des tournants de l’élection mais ne dépasse finalement pas 1% des suffrages exprimés, ce qui témoigne là encore de l’extrême polarisation de la société, après une année marquée par les campagnes et échéances électorales successives. A espérer que l’investiture de Mauricio Macri, le 10 décembre, ne termine pas de scinder en deux le peuple argentin, qui tourne la page de douze années de pouvoir du couple Kirchner, vénéré par les uns, conspué par les autres.