Inauguré en grande pompe par le président de la République Mr Denis Sassou Nguesso le 20 février 2004, l’hôpital général de Loandjili à Pointe-Noire a été le théâtre d’un mouvement social du 11 au 20 janvier 2016.
Le personnel tous services confondus a suivi le mot d’ordre de grève paralysant l’hôpital. Ces fonctionnaires d’État entendaient réclamer ainsi le paiement de leurs salaires, impayés depuis deux mois, et leur augmentation conformément aux promesses du chef de l’État. Ils demandaient de plus le maintien de la gratuité des soins, auparavant accordée au personnel, et dénonçaient la pénurie de produits de première nécessité dans la pharmacie de l’hôpital.
Selon les syndicats, les agents de l’hôpital de Loandjili n’ont eu aucune promotion depuis 2004. Par ailleurs, Jean Banzouzi Malonga, journaliste à Pointe-Noire, tient à préciser que, contrairement à certaines rumeurs, « il n’y a pas eu de décès en lien direct avec la grève car un service minimum a été mis en place. La mobilisation sociale était annoncée et les patients dont l’état était le plus préoccupant avaient été transférés dans des centres médicaux de la région. »
Des pourparlers se tiennent actuellement entre les syndicats du personnel, la direction de l’hôpital et les représentants préfectoraux. Un mois de salaire étant en cours de paiement, la grève aurait été levée.
Un phénomène récurrent ?
L’hôpital général de Loandjili, spécialisé dans le diagnostic, la formation et la recherche biomédicale, avait à l’origine vocation à s’inscrire parmi les grandes structures hospitalières du pays.
Sur le plan fonctionnel, le budget de deux milliards de francs CFA (soit plus de trois millions d’euros) octroyé par l’État devait suffire à la gestion de l’établissement : salaires des 750 agents, approvisionnement, maintenance, achat de matériel…
En octobre 2013, la direction médicale de l’établissement constatait dans un rapport un taux d’absentéisme élevé, en particulier chez les infirmières, soulignant que cela constituait « un problème social et administratif [méritant] une attention particulière eu égard à son impact sur l’offre et la qualité des soins ». En conclusion les médecins demandaient « des mesures correctives » qui nécessitaient « une analyse globale de la situation au niveau national. »
Depuis apparemment rien n’a changé, et l’absentéisme chez les personnels hospitaliers, notable aussi parmi les enseignants, continue d’entraver la bonne marche des établissements.