Opinion Internationale publie un poème de Hyacinthe Viroulaud, proposé dans le cadre du concours « Faites bouger les lignes » en partenariat avec la plateforme WeLoveWords.
J’ai fait un rêve
Le réveil d’une autre personne
J’entrouvre mes yeux, la poussière me ferait pleurer
Les battements de mon cœur sonnent
Comme les tambours d’une nouvelle journée
Ma peau est brûlante, dorée par le soleil
Ses rayons réchauffant mon esprit gelé
Comme glacé par les images de la veille
Je suis encore en vie
Je ne suis qu’un enfant, et pourtant…
Ma vie ne ferait pas rêver les morts.
Le monde ne changera pas l’avenir de mon sort
Il verra demain en quelque sorte
Ce que j’ai connu hier
Je ne vais plus à école, et je ne suis pas malade
Et pourtant …
Je rêve des élèves de l’autre bout de la terre.
Je passe à la télé, ma peur, les fusillades
Mais je serai fort, comme l’était mon père…et tous mes frères
Car c’est à moi de courir demain,
A travers les barricades
Pour au mieux un morceau de pain
Leur quotidien, c’est le souvenir de ce rêve maussade
Hier, j’étais un enfant …
Un enfant de Bagdad
J’ai fait le rêve d’être un enfant perdu
J’ai rêvé de courir après la vie, comme lui …
Comme lui, la mort me soufflait dans le dos
Mais à mon réveil, ce rêve
C’est comme si je ne m’en rappelais plus …
Un souvenir, si loin…ma vie continue
Hyacinthe Viroulaud