En moins de 25 ans, le Tango Bourges Basket s’est forgé un palmarès quasi sans équivalent dans le sport collectif français.
En 2017, votre club fêtera ses cinquante ans, mais ses succès ininterrompus coïncident avec votre arrivée à la présidence en 1993. Quelle est votre part dans cette réussite ?
Je suis né à Bourges, et j’ai été joueur, entraîneur, puis dirigeant de ce club qui a évolué : la section basket faisait partie de l’USB, club omnisports, qui est devenu cercle Jean Macé, puis Bourges Basket en 2003. Tout le monde était bénévole, les dirigeants ont porté un projet et nous avons tous travaillé dans le même sens : avec une équipe soudée, c’est plus facile.
Pourquoi au départ tabler sur un club féminin ?
On a choisi les filles car financièrement on ne pouvait pas avoir un budget de garçons. Je m’occupais du contrôle de gestion en 1987, je suis donc bien placé pour le savoir ! On a une mini-industrie (comme MBDA) dans notre ville mais pas de grandes entreprises. Avec une équipe féminine, on pensait ramener la coupe d’Europe à Bourges.
Votre parcours rappelle celui d’Anny Courtade (présidente du RC Cannes en volley-ball) pour le palmarès, et de Jean-Michel Aulas (président de l’Olympique lyonnais en football) pour la parfaite gestion du club : la comparaison vous convient-elle ?
Pour Anny, oui, cela me convient. Pour JMA, je ne pense pas. Il est président du club de foot, et en fonction de ses finances, il met de l’argent dans la section féminine.
La ville est connue en France et à l’étranger pour le printemps de Bourges, l’est-elle aussi pour son club de basket féminin ?
Oui, complètement. Nous en sommes à une vingtaine de participations en coupe d’Europe, nous avons donc une excellente réputation et sommes respectés. On a aussi organisé les états généraux du sport féminin en 2014 avec des sociologues, des entraîneurs, des sportifs, et les médias, car on se demandait, et on se le demande encore, pourquoi des journaux n’intervenaient pas ou peu dans les sports féminins collectifs. Et quand il y a des débats ou des propositions à faire, Bourges est invitée.
La rénovation achevée du palais des Sports du Prado, où évolue votre équipe, entre-t-elle dans le cadre d’un nouveau processus d’évolution ?
L’objectif est de continuer à se développer. Avec ses 5 024 places actuelles, aucune salle ne lui est comparable dans le basket féminin. Même Orléans chez les garçons n’a pas les mêmes installations ; je les connais puisque Pierre Vincent en est l’entraîneur (cf. ex-coach de Bourges). Je me suis battu pour obtenir une enceinte digne du sport féminin. L’Américaine Shay Murphy, l’une de nos joueuses, a même dit : « C’est pire qu’à Los Angeles ! »