Pas de répit à l’horizon de cette semaine israélienne. Alors que les fronts se durcissent, le terrorisme se maintient obstinément à la une.
Violence et corruption, en Cisjordanie tous les moyens sont bons
Mardi 2 février, l’armée israélienne a détruit une douzaine de maisons dans une zone militaire depuis 1970, au sud de Hébron en Cisjordanie, laissant environ quatre-vingts Palestiniens sans domicile. La Haute Cour de justice s’est saisie du dossier et ordonné, en l’attente de sa décision, l’arrêt des démolitions.
D’autre part, selon les conclusions d’une enquête, diligentée par la Cour suprême de justice, sur les achats de terres, en Cisjordanie encore, 14 des 15 derniers achats du groupe israélien Al-Watan seraient frauduleux. La société utiliserait des intermédiaires palestiniens pour acquérir illégalement des biens. La justice israélienne a déjà par le passé ordonné dans cette région des expulsions d’Israéliens juifs ou la démolition de leurs maisons construites en dépit des lois.
Dans ce conflit, chaque parti tente de rogner du terrain par le biais de constructions ou acquisitions plus ou moins licites.
De Gaza a Jérusalem, la liste des morts s’allonge
Mardi 2 février, dans la bande de Gaza, deux hommes ont péri sous les décombres d’un tunnel dont des pluies abondantes ont causé l’effondrement. Il s’agit d’un tunnel creusé par le Hamas afin d’infiltrer des combattants en territoire israélien pour y commettre des attentats. Ismaïl Haniyeh, chef du Hamas, a qualifié ces deux victimes de « martyrs des tunnels ». Quelques jours plus tôt sept membres du Hamas avaient été tués dans des circonstances analogues.
Mercredi, trois jeunes Palestiniens, originaires de Qabatiya, au sud de Jénine, dans le nord de la Cisjordanie, ont attaqué des garde-frontières au cours d’un contrôle d’identité, tuant l’une d’elles, Hadar Cohen, et blessant grièvement la seconde. Armés de fusils, couteaux et explosifs, les assaillants ont eux-mêmes été tués par des tirs de réplique. Ils étaient âgés de 19 à 20 ans tout comme les deux garde-frontières. Cet attentat, dont l’élaboration a été qualifiée de « complexe » par la porte-parole de la police, diffère de ceux des derniers mois perpétrés le plus souvent par des adolescents isolés.
Des adolescents, et même des adolescentes. Jeudi matin, en effet, à Ramle, dans le centre du pays, deux Arabes israéliennes de 13 ans ont poignardé un agent de la sécurité le blessant légèrement à la main et aux jambes. Les jeunes filles ont été appréhendées et retenues pour être interrogées. L’une d’elle avait caché un couteau dans son cartable.
Depuis le début des violences, le 1er octobre, 25 israéliens ont été tués, 164 Palestiniens, un Américain et un Érythréen.
Rapprochement entre le Fatah et le Hamas
Mercredi encore, Mahmoud Abbas a reçu les proches de 11 Palestiniens ayant perpétré, au cours de ces derniers mois, des attentats contre des Israéliens. Il a discuté avec les familles de la restitution des dépouilles de leurs disparus, détenues par les autorités israéliennes. Le Président a affirmé déployer des « efforts importants » pour soulager la douleur des familles. « Vos fils sont des martyrs » leur a-t-il déclaré devant les caméras de l’agence de presse officielle palestinienne. Selon la télévision palestinienne, il s’est engagé à suivre de près les dossiers de rapatriement des corps.
Côté Hamas, sa chaîne de télévision, Aqsa TV, a diffusé dimanche le clip d’une chanson appelant à commettre des attentats en Israël. La vidéo de six minutes met en scène un terroriste en train de se préparer à faire exploser un bus portant le sigle de la compagnie israélienne Eged.
Le même jour, à Doha, des délégations de haut rang du Fatah et du Hamas se sont rencontrées pour négocier un rapprochement voire une réconciliation. Un accord entre les « frères ennemis » a été signé mardi, scellant cette volonté d’unité.
Le seuil de tolérance aurait été atteint
Hanin Zoabi, Jamal Zahalka et Basel Ghattas, députés israéliens du parti Liste arabe unie, ont rencontré jeudi à Jérusalem les familles des terroristes dont celle de Baha Alian qui a assassiné le 13 octobre dans un bus trois Israéliens âgés de 78, 76 et 51 ans, et blessé une douzaine d’autres passagers.
Sur ce dossier, le Premier ministre israélien a consulté le Procureur général quant aux possibles recours juridiques contre ces trois députés. Le chef du parti centriste Yesh Atid a pour sa part demandé la levée de l’immunité parlementaire de ces trois députés pour « incitation et soutien présumé » au terrorisme.
Sur 120 députés, le Parlement israélien compte aujourd’hui 17 députés arabes répartis dans différents groupes parlementaires.
Shoah, le combat des survivants pour vieillir dans la dignité
Les survivants de la Shoah ont été informés fin décembre par les autorités néerlandaises de la cessation de paiement de leurs indemnisations, pour ceux qui en recevraient déjà du gouvernement israélien. La lettre, envoyée par Ofra Ross, directrice de l’Autorité pour les droits des survivants de l’Holocauste, se termine sur ces mots : « Nous nous excusons pour la gêne occasionnée et vous souhaitons santé et longévité ». Deux tiers des 189 000 survivants israéliens (en avril 2015) sont des femmes, et 40 d’entre eux meurent chaque jour.
En Israël, malgré un programme gouvernemental mis en place en 2014, financé à hauteur de 230 millions d’euros, 30 % des rescapés de la Shoah vivent sous le seuil de pauvreté, 27% n’ont pas pu chauffer leur appartement au cours de l’hiver dernier et 25 % renoncent à des médicaments par manque d’argent.