Le lancement des épreuves aura lieu le 27 février. Entretien avec Nathalie Avakian et Florent Bertinotti, initiateurs du premier Championnat de l’intégration et de la solidarité.
Qui a pris l’initiative de créer ce championnat ? Y avait-il une demande ?
F.B. : La prise d’initiative est citoyenne car Nathalie et moi avions un peu de temps à donner. Nous avons toqué à deux portes : celles du cabinet des Affaires Sociales de la ville de Paris, et de l’association Aurore qui est partenaire. On a commencé à travailler en septembre 2015 et, après le succès du tournoi de la solidarité le 20 décembre dernier, il existait une volonté forte pour transformer ça en championnat.
Comment s’organise un tel championnat ?
F. B. : Nous avons travaillé main dans la main avec les CHU d’Aurore, et plus particulièrement six centres sur Paris et en proche banlieue. Nous gérons les inscriptions, les maillots, les chaussures et la présence des joueurs. L’autre pan est la communication auprès des franciliens de divers horizons. On s’appuie sur la ville de Paris, le plus récent est le Tweet posté par Anne Hidalgo mardi dernier. On essaie aussi de s’appuyer sur les autres partenaires, sur nos relais. Puis, il y a une partie logistique car nous sommes bénévoles et travaillons à la création d’une structure propre à Aurore avec un président et un ou deux contrats civiques. C’est un ordre d’idées car le président (Richard Debauve) est déjà jeune retraité actif bénévole chez Aurore.
Les attentats du 13 novembre dernier ont-ils ralenti le processus, ou changé le regard des franciliens ?
N.A. : Ce qui nous accapare c’est l’arrivée de migrants depuis mai/juin, les attentats n’ont rien changé au projet, l’opinion publique n’a pas fait d’amalgame. Il subsiste toujours cette idée d’intégration et d’ouverture.
Pourquoi le foot ? Pourquoi 10 joueurs et pas 11 joueurs ?
F.B. : Les matchs ont lieu à l’Urban Soccer de la porte d’Ivry, il s’agit donc de futsal. Notre première motivation est logistique, il est en effet plus simple de réunir dix joueurs par équipe (cinq hébergés et cinq franciliens) que onze. Notre deuxième motivation est le confort car l’indoor est plus agréable pour les spectateurs, surtout en hiver.
Ce modèle de championnat est-il amené à être exporté en région ?
N.A. : Le football est populaire et universel, l’idée est de permettre des rencontres qu’on n’a pas l’habitude de faire.
Vous souhaitez élargir la compétition à des mineurs isolés en septembre prochain ?
N.A. : On se donne le temps de voir comment fonctionne l’édition actuelle. Tout le monde est très positif et notre souhait est que ce championnat soit pérenne. Pour ensuite l’ouvrir à d’autres publics, comme la division féminine au printemps.
Combien de pays sont-ils représentés dans ce championnat ?
N.A. : Il y a majoritairement des Afghans, des Soudanais, des Érythréens, quelques Syriens et des Irakiens.
Le championnat débute dans deux semaines et jusqu’au 26 juin 2016 : êtes-vous fin prêts ?
N.A. : Nous finalisons les éléments techniques. Nous bénéficions d’un financement tripartite : institutionnel, privé (par le biais des fondations), et citoyen. Nous lançons d’ailleurs le financement participatif mercredi prochain sur la plateforme KissKissBankBank. C’est donc une initiative citoyenne sur le terrain et en terme de financement.