Partout, dans ce monde de violence, des hommes se battent pour la paix et la fraternité. Avec passion. Avec constance. Ils ont tous en commun leur foi en un avenir meilleur.
Un plan antiterreur hors des sentiers battus
L’armée israélienne a proposé un programme pour tenter de venir à bout de la vague de terreur qui touche le pays depuis octobre 2015. Il consiste en l’assouplissement des conditions d’attribution des permis de travail pour les Palestiniens de Cisjordanie. La mesure permettrait l’émission de 30 000 permis supplémentaires. Les principaux points du plan ont déjà été approuvés par le gouvernement. Le directeur du Shin Bet, service de sécurité intérieure, soutient lui aussi ces mesures. Pour un officier de haut rang « ces terroristes sont des jeunes désespérés et frustrés, certains d’entre eux au chômage ». Le ministre de la Défense et le chef d’état-major tiennent à distinguer les terroristes du reste de la population de Cisjordanie.
Affrontements entre Juifs orthodoxe et l’armée
Des agents de la police militaire venus arrêter un déserteur, dans un quartier ultra-orthodoxe d’Ashdod, ont été violemment pris à parti par des voisins ameutés. Les militaires ont essuyé des jets de pierres, leur voiture a été retournée, et ils sont repartis bredouilles. Même si aucun blessé n’est à déplorer, l’événement est pris très au sérieux par les autorités. Depuis la création de l’État d’Israël en 1948 et jusqu’en 2014, les ultra-orthodoxes, étudiants talmudiques, étaient automatiquement exemptés de l’obligation de servir à l’armée. Cette situation, dénoncée comme injuste par les laïcs, créait des tensions entre les deux communautés. En effet, en Israël, filles et garçons sont enrôlés à l’âge de dix-huit ans. Leur service militaire dure pour les unes deux ans et près de trois, pour les autres.
En 2014, une loi avait mis fin à ce privilège contesté. Avant son vote, 300 000 religieux s’étaient réunis pour manifester leur mécontentement dénonçant des persécutions religieuses.
Le Président et les cadis d’Israël
Sept nouveaux juges musulmans ont été nommés en Israël. Au cours de la cérémonie organisée à la résidence du président de l’État hébreu, ce dernier a exprimé son souhait de voir un jour des femmes occuper ces postes et, en attendant ce jour, il a exhorté ces nouveaux cadis à travailler pour la compréhension de l’égalité entre les sexes. Un projet allant dans ce sens avait été proposé par des députés de gauche et la Liste arabe unifiée en décembre dernier. Les partis ultra-orthodoxes juifs l’avaient bloqué de crainte de créer un précédent et de risquer ainsi de voir un jour des femmes rabbins siéger dans les tribunaux rabbiniques.
Dialogue rompu, sanctions, tensions, côté institutions…
Avec l’Union européenne
Les relations diplomatiques entre l’État hébreu et l’Union européenne traversent actuellement une crise aiguë suite à la décision de l’Europe de marquer les produits israéliens fabriqués en Cisjordanie. Israël reproche à l’Europe une vision partiale de la situation, à travers le prisme palestinien, et une attitude irrespectueuse à son égard. L’Union européenne a tenu, quant à elle, à réaffirmer son opposition de principe au boycott des produits israéliens. Des tractations « secrètes » seraient en cours en ce moment entre Européens et Israéliens pour tenter de résoudre leurs différends.
À la Knesset
Quatre députés arabes israéliens ayant rendu visite, jeudi 4 février, à des familles de terroristes ont provoqué l’émoi de la classe politique. C’est pourquoi le Premier ministre, Benjamin Netanyahu, et son gouvernement ont soutenu une proposition de loi permettant de suspendre pour « comportement indigne » des députés de leurs fonctions. Selon ce texte, la suspension est applicable à condition d’être votée par 90 voix sur 120. Ce projet de loi sera, avant toute chose, examiné par le comité éthique du Parlement israélien. En attendant, les leaders de l’opposition Yitzhak Herzog et Tzipi Livni s’y opposent tout deux soulignant les dangers de dérive antidémocratique.
Avec un enquêteur de l’Onu pour les droits de l’homme
Makarim Wibisono, rapporteur spécial des Nations unies sur les droits de l’homme dans les territoires palestiniens, a dénoncé la pratique par l’État hébreu de la détention administrative prolongé, d’enfants en particulier. Pour lui, « la recrudescence de violence est un rappel sinistre de la situation insoutenable des droits de l’homme dans le territoire palestinien ». Il a présenté sa démission au début du mois de janvier car « Israël ne l’a jamais autorisé à pénétrer dans ces territoires », a déclaré l’Onu dans un communiqué.
De son côté, Israël a justifié sa position, par la voix d’Emmanuel Nahshon, porte-parole de son ministère des Affaires étrangères : « Le mandat du rapporteur était rédigé de telle façon – toute son attention dirigée sur le narratif palestinien et ignorant les atteintes à l’encontre des civils israéliens – qu’il ne pouvait pas faire son travail de façon objective et équitable ».
Selon les chiffres d’une ONG israélienne B’Tselem, 5 680 Palestiniens étaient détenus en Israël en octobre 2015.
… Et rapprochements entre les hommes
Héros de la fraternité
Cette semaine, un jeune Palestinien a été blessé au couteau par une terroriste palestinienne en protégeant de son corps un soldat israélien en faction près du tombeau des patriarches à Hebron.
Courage et humanité
Un tribunal a acquitté un Palestinien en situation illégale en Israël grâce au témoignage de deux Israéliens. L’accusé, âgé de trente-huit ans, leur avait sauvé la vie en juin dernier après que les deux hommes étaient entrés par erreur dans un village palestinien de Cisjordanie. Il s’était interposé entre eux et une foule, prête à les lyncher, puis les avait cachés chez lui jusqu’à l’arrivée des secours. Le juge l’a qualifié de Juste parmi les nations et a inscrit dans son verdict : « La Cour est reconnaissante à l’accusé pour son acte de bravoure ».
Des arbres pour la paix
Il y a cinq ans à Douma, un village de Cisjordanie, des extrémistes juifs ont arraché dans la nuit 250 oliviers. Le 31 juillet dernier, dans la nuit aussi et à Douma encore, des terroristes juifs ont incendié une maison, tuant trois membres d’une même famille, la famille Dawabshé, dont un enfant de dix-huit mois.
Le 4 février, à l’initiative de l’association Rabbis for Human Rights (Rabbins pour les droits de l’homme) une trentaine de personnes, dont deux rabbins, sont partis en car de Tel Aviv et Jérusalem pour rejoindre à Douma des villageois palestiniens et planter avec eux des oliviers. Le symbole est fort, car l’arbre, dans la tradition juive, représente la vie. Il s’agissait bien sûr en premier lieu de remplacer les arbres déracinés, mais au-delà, aussi, de réparer ce qui peut l’être. Entre l’accueil, chaleureux, des Palestiniens et le geste, généreux, des Israéliens, il est permis de croire que tout n’est pas perdu.
L’association des Rabbins pour les droits de l’homme, qui compte plus de cent rabbins israéliens, s’est donné pour mission d’informer les Israéliens sur les violations des droits de l’homme et de faire pression sur les institutions de l’État en faveur de la justice.
Et il y a la science
Une innovation qui sauvera des vies
« Woundclot », un pansement mis au point par une entreprise israélienne, Core Scientific Creations, est unique en son genre. Transformant les liquides en gel, il permet de stopper en un temps record des hémorragies sévères et ainsi de sauver des vies. Selon son inventrice, le Dr Shani Gross, le bandage, d’une structure moléculaire particulière, peut absorber de grandes quantités de liquide sans se défaire. L’efficacité du pansement ne dépendant pas de la pression appliquée sur la plaie, il est très utile en cas de blessures à la tête et au cou.
Un bémol : son prix, de 10 dollars par bandage. Cependant, selon Yuval Yaskil, PDG de l’entreprise, ce produit peut remplacer des procédures qui, elles, coûtent des milliers de dollars.