Lors d’un passage éclair à Paris, Lionel Zinsou, Premier ministre de la République du Bénin, candidat à l’élection présidentielle du 6 mars (premier tour), a rempli hier soir la grande salle de la Mutualité et répondu à nos questions.
Devant un auditoire acquis à sa cause, le favori de la France s’est ri des attaques sur sa candidature, remerciant les 33 autres candidats à la présidentielle de l’avoir fait connaître des Béninois à force de critiques. Il a martelé son refus de démissionner de son poste de Premier ministre, arguant que dans aucune démocratie, le Premier ministre sortant, candidat à la magistrature suprême, n’était contraint à se retirer pour mener campagne.
En « bon ouvrier du développement économique », Lionel Zinsou a insisté sur les marges de manœuvre disponibles pour lutter contre la grande pauvreté de 100 000 familles béninoises et contre ce mal endémique qui fait que plus de jeunes diplômés sont au chômage que de jeunes sans diplômes universitaires au Bénin. « Notre génération se doit de donner les outils qui permettront à nos enfants de créer des entreprises, des projets et de trouver un emploi », a lancé le candidat. 2 % de la masse budgétaire de l’État seront consacrés à une ambitieuse politique sociale : telle est une des mesures phare, avec l’électrification du pays, du candidat Zinsou. « En dix ans, la richesse nationale a été multipliée par deux mais la grande pauvreté et les inégalités sociales sont plus criantes que jamais. Il nous faut mettre la richesse du pays au service de tous les Béninois », a ajouté Lionel Zinsou.
À la question de savoir si le futur président de la République, s’il est élu, accepterait de s’asseoir à la table de dictateurs africains, Lionel Zinsou a fermement répondu « non ». Il refuse de s’ingérer dans les affaires intérieures des autres pays. Oui au respect des droits de l’homme, non à l’ingérence ! Le grand économiste qu’il est a vite revêtu les habits du fin politique…