En l’espace d’un mois, deux fuites de pétrole ont durement affecté l’Amazonie péruvienne, polluant les rivières et menaçant la santé des populations locales.
Quelque 3 000 barils de pétrole se sont déversés dans plusieurs fleuves du Pérou, affluents de l’Amazone, les 25 janvier et 3 février. La première fuite a eu lieu dans la province d’Imaza de la région d’Amazonas et la seconde dans celle de Datem del Marañón de la région de Loreto. Est en cause l’oléoduc Norperuano, le plus grand du Pérou. Géré par l’entreprise nationale Petroperú, il transporte le pétrole depuis l’Amazonie jusqu’à l’océan Pacifique.
Ce nouvel accident environnemental ne touche pas seulement la faune et la flore, mais aussi les populations locales qui boivent l’eau des fleuves et vivent de la pêche. Face à ce désastre, le gouvernement péruvien a déclaré l’état d’urgence sanitaire, pour une durée de 90 jours : 8 000 personnes sont directement concernées.
Le 19 février, des organisations indigènes ont protesté devant le siège de la compagnie pétrolière nationale du Pérou, afin qu’elle se déclare responsable de la catastrophe. Petroperú a finalement été condamnée par le gouvernement à payer la somme de 13 millions de soles (3,3 millions d’euros) pour ne pas avoir respecté les mesures de sécurité réglementaires qui auraient suffi à empêcher les fuites.
Ce type de tragédies est malheureusement assez courant au Pérou et l’on peut déplorer que certains dysfonctionnements se retrouvent chaque fois : absence de prévention, méconnaissance des causes de l’accident, lenteur dans la mise en place des solutions et incapacité à assumer la responsabilité. Il est aussi très regrettable que ce désastre n’apparaisse pas dans le débat électoral. Presque aucun des candidats à la présidentielle n’a présenté sa position par rapport à ces fuites de pétrole : au Pérou, les questions environnementales sont toujours reléguées au second plan.