Les élections générales du Pérou se dérouleront dans un mois, le 10 avril, pour élire le Président et les membres du Congrès. Le Président est élu pour un mandat politique de cinq ans au suffrage universel direct et ne peut pas être réélu consécutivement. Le vote est obligatoire sous peine d’amende.
Les dix-neuf candidats à la présidence ont été choisis entre le 13 octobre le 21 décembre 2015 dans le cadre d’élections internes. Les différents sondages, menés jusqu’à début mars, plaçaient Keiko Fujimori, fille de l’ancien président Alberto Fujimori actuellement en prison, en tête des intentions de vote avec 30 %. Elle était suivie par Julio Guzmán (18 %) Pedro Pablo Kuszynski (9 %) et César Acuña (6 %). Or Julio Guzmán et César Acuña viennent d’être disqualifiés par l’Autorité électorale péruvienne pour différentes infractions : le premier est accusé d’avoir commis des irrégularités dans le processus de désignation interne des membres de sa liste, tandis que le second aurait remis de l’argent en espèces à des sympathisants. Cela bouleverse considérablement le tableau de cette élection ; Keiko Fujimori et Pedro Pablo Kuczynski bénéficient évidemment de l’exclusion des deux candidats et gagneraient, selon les estimations, 3 points chacun.
Même si Keiko Fujimori part favorite, rien n’est encore joué, beaucoup de Péruviens faisant leur choix à la dernière minute, et cela est d’autant plus vrai après la disqualification tardive des deux candidats. Le second tour, dont la date est fixée au 5 juin, aura certainement lieu. Il est en effet peu probable qu’un nom rassemble, dès le premier, plus de 50 % des suffrages : le chemin est encore long.