À quelques jours du second tour de la présidentielle et du départ du président Boni Yayi, les langues se délient et tout le monde propose sa lecture politique et « avisée » de la situation. Aucune ambiguïté dans les déclarations : pour les uns, Lionel Zinsou est gagnant, et c’est juste le contraire pour les autres convaincus de leur unité derrière Patrice Talon.
En campagne pour le second scrutin de la présidentielle au Bénin, les états-majors peaufinent leurs stratégies. À la radio et à la télévision, les lieutenants des candidats s’affrontent. Le représentant de Lionel Zinsou est le plus souvent seul contre tous. Tous, parce que sur les plateaux de télévision et dans les radios, les représentants des recalés du premier tour sont invités. Ils se retrouvent curieusement dans une position de donneurs de leçons, eux dont les champions ont été éjectés de la consultation.
Alors qu’aucune plateforme politique n’est construite, les adversaires de Lionel Zinsou développent des discours étonnants et assènent des affirmations consternantes. Les lieux communs les réunissent. On est loin des débats d’idées et des programmes cohérents clairement exposés. À coups de slogans et de proverbes tirés des traditions locales, les porte-paroles diffusent leurs vérités. Ils n’oublient pas de citer à tout-va des passages entiers de la Bible pour rallier les âmes faibles. La bondieuserie devient étouffante même pour les plus fervents croyants.
Devant ce déchaînement des seconds couteaux de la coalition, dite de la rupture, les ténors du camp Zinsou adoptent une tactique souveraine. Leur mot d’ordre, semble-t-il : laisser passer l’orage. Ils pensent apporter des arguments irréfutables aux agitations hasardeuses de leurs adversaires. Cette tactique sera-t-elle payante ? En tout cas, face aux tirs groupés de leurs adversaires, les « Lionel Zinsou » veulent afficher sérénité et dignité.
Cette première journée a été celle de la parole libérée. À compter de demain, 15 mars, les interventions médiatiques seront passées au crible.
Lionel Zinsou, quant à lui, organise méthodiquement ses troupes pour faire des quatre jours de campagne des moments forts d’engagement politique pour l’avenir du Bénin.