L’Union européenne et Cuba entrent dans une nouvelle ère de leurs relations avec la signature d’un accord de dialogue politique
L’Union européenne (UE) et Cuba ont signé vendredi dernier, 11 mars, un accord de normalisation de leurs relations, au point mort depuis 1996.
Cet accord constitue un nouveau pas dans l’établissement d’une normalisation complète des relations économiques et politiques entre l’UE et l’île. Il intervient à quelques jours de la visite historique de Barack Obama à son homologue Raul Castro, les 21 et 22 mars prochains, après que les États-Unis avaient annoncé en décembre 2014 la reprise de leurs relations diplomatiques avec l’île, rompues depuis 1961.
Le texte, qui doit encore être ratifié par les gouvernements respectifs des pays de l’Union européenne et de Cuba, instaure un dialogue politique tout en définissant le cadre des relations commerciales et d’aide entre les signataires. Cuba était jusque-là le seul pays latino-américain à ne pas avoir conclu d’accord de coopération avec l’UE.
Les négociations en ont débuté en avril 2014. Or, si la partie commerciale était déjà convenue, le volet politique restait en débat, attendant notamment l’obtention d’un plein consensus.
Au cours de l’année 2015, plusieurs sessions de négociations ont eu lieu mais elles butaient principalement sur la question des droits de l’homme. L’Union européenne ayant adopté à l’égard de Cuba, en 1996, une « position commune » conditionnant la coopération européenne avec le régime communiste à des avancées démocratiques, et Cuba souhaitant que l’UE renonce à cette exigence.
Cette « position commune » n’est pour l’heure pas abrogée mais son texte n’est plus appliqué depuis plusieurs années déjà.
Pérou : deux candidats mis à l’écart par le Tribunal national électoral dans la course à la présidentielle
http://www.rfi.fr/ameriques/20160310-presidentielle-perou-mise-ecart-deux-candidats-confirmee
La justice électorale péruvienne, via le Tribunal national électoral, chargé de la tenue légale et transparente des scrutins, vient de disqualifier deux candidats à l’élection présidentielle prévue le 10 avril pour le premier tour et le 5 juin en cas de second tour.
Les deux candidats en question sont le centriste Julio Guzman, du parti Tous pour le Pérou, et Cesar Acuña, du parti Alliance pour le progrès.
Le premier, Julio Guzman, a été écarté parce que son parti aurait manqué à ses propres règlements dans son processus de désignation du candidat.
Le second, Cesar Acuña, millionnaire et ancien gouverneur, est accusé pour sa part d’avoir distribué de l’argent à des marchands de rue et à un jeune handicapé lors d’un meeting. Un geste que le principal intéressé a justifié comme étant « humanitaire » mais qualifié par le Tribunal de « conduite interdite ».
Selon un sondage publié par le quotidien péruvien El Comercio, datant de la mi-janvier 2016, Cesar Acuña était crédité de 13 % des intentions de vote tandis que Julio Guzman n’en récoltait que 5 %.
La sortie de ces deux candidats de la course laisse la voie plus libre encore à Keiko Fujimori, en tête dans les sondages avec plus de 34 % d’intentions de vote. Elle est la fille de l’ancien président autoritaire – dans les années 1990 – Alberto Fujimori, qui purge actuellement une peine de 25 ans de prison pour corruption et violation des droits de l’homme, (notamment une campagne de stérilisation forcée pratiquée sur des femmes dans des régions reculées du pays).
Julio Guzman et Cesar Acuña peuvent encore faire appel de la décision du Tribunal, mais selon les spécialistes ils n’auraient que peu de chance d’être entendus.
Venezuela : l’opposition veut resserrer l’étau autour du gouvernement de Maduro, dont elle souhaite la démission
http://www.rfi.fr/ameriques/20160313-venezuela-opposition-maduro-mud-manifeste-contre-president
http://www.rfi.fr/ameriques/20160309-venezuela-mud-opposition-maduro-passe-vitesse-superieure
Majoritaire au Parlement vénézuélien, depuis les élections législatives du 6 décembre dernier, l’opposition a engagé un bras de fer avec le gouvernement du président Nicolas Maduro. Ainsi, depuis l’investiture des nouveaux députés en janvier dernier, le pouvoir judiciaire (lié au gouvernement de Maduro) et l’opposition, via la coalition de la Table de l’unité démocratique (MUD : Mesa de Unidad democratica) se regardent en chiens de faïence.
C’est dans ce contexte tendu que la coalition d’opposition a dévoilé mardi 8 mars sa « feuille de route 2016 » pour changer de gouvernement. La MUD compte s’appuyer sur la rue, en lançant un vaste « mouvement démocratique de pression populaire » sur le président Nicolas Maduro.
En appelant à la mobilisation massive des citoyens vénézuéliens, la MUD souhaite obtenir ainsi dans un premier temps la démission du Président, dans un deuxième temps l’approbation d’un amendement constitutionnel permettant de réduire la durée de son mandat et, enfin, l’organisation d’un référendum pour le révoquer.
La journée du samedi 12 mars a marqué la première mobilisation sur cette « feuille de route 2016 » de l’opposition, avec des manifestations organisées dans plusieurs villes du pays mais surtout à Caracas, la capitale, où quelques milliers de personnes étaient présentes dans les rues pour réclamer la démission du Président. Cependant, malgré sa victoire aux élections législatives, la MUD peine depuis quelques temps à mobiliser les masses dans le pays.
Brésil : des manifestations dans tout le pays contre la présidente Dilma Rousseff
Le Brésil s’embourbe un peu plus dans une crise politique alors que la situation est tendue depuis plusieurs mois déjà. Et pour cause.
Dilma Rousseff fait face à une procédure parlementaire de destitution depuis décembre dernier (voir Semaine en Amérique latine du 30 novembre au 6 décembre), lancée par l’opposition. Son gouvernement est accusé d’avoir maquillé les comptes publics en 2014, pour favoriser sa réelection. Ainsi la position de la Présidente est chaque jour plus fragile. Ses soutiens se réduisent comme peau de chagrin. Et les citoyens brésiliens, eux, descendent dans les rues en masse pour protester contre son gouvernement.
Ainsi, dimanche 13 mars, c’est aux cris de « Dilma, dehors ! » que des centaines de milliers de personnes ont manifesté dans près de 400 villes du pays.
À Sao Paulo, environ 1,4 million de personnes son descendues dans la rue pour réclamer son départ. Elles étaient au moins 100 000 à s’être rassemblées devant le Congrès des députés, sur l’Esplanade des ministères, à Brasilia, la capitale, et plus de 700 000, selon les organisateurs, à se retrouver le long de la plage de Copacabana, à Rio de Janeiro.
Dans d’autres villes comme Curitiba ou Recife, d’importants rassemblements de protestation ont également eu lieu.
Samedi 12 mars au soir, craignant des débordements, Dilma Rousseff avait appelé les Brésiliens à manifester pacifiquement.
Bolivie : Face aux conséquences humaines et agricoles provoquées par El Niño, l’État vient en aide aux sinistrés
Le vice-ministre à la Défense civile, Oscar Cabrera, a annoncé dimanche 6 mars 2016 la distribution de 700 tonnes de denrées alimentaires et de biens de première nécessité à environ 23 000 familles sinistrées dans différentes régions du pays, pour faire face aux conséquences climatiques du phénomène météorologique El Niño. Ce phénomène provoque notamment un réchauffement supérieur à la normale des eaux de l’océan Pacifique, entraînant de fortes pluies, du gel et de la grêle dans certaines régions et de la sécheresse dans d’autres.
En Bolivie, El Niño engendre ainsi une sécheresse qui met à mal l’agriculture dans des régions comme El Chaco et dans le nord de l’altiplano bolivien. Dans d’autres départements comme à La Paz, Cochabamba, Santa Cruz ou Beni, de fortes précipitations font rage et l’alerte rouge a été déclarée.
En termes de bilan humain, ce ne sont pas moins de 19 personnes qui ont perdu la vie, suite à des orages et des crues rapides de rivières, tandis que 59 000 autres étaient touchées par les intempéries.
Sur le plan agricole, 30 000 hectares de cultures ont été affectés.
L’État table sur un déblocage de 37 millions de bolivianos (monnaie du pays) pour répondre aux besoins immédiats de la population en détresse et la soutenir face aux aléas de cette météo capricieuse qui cause de graves dégâts environnementaux.
Plusieurs ministères participent à ces frais comme celui de la Santé, de l’Environnement et enfin des Travaux publics.
Dans les zones souffrant du manque d’eau, comme les régions montagneuses, le ministère de la Défense civile a annoncé en février dernier la construction de quarante puits.