En remportant la médaille d’or aux JO d’Atlanta en 1996, Poul-Erik Hoyer Larsen ne se doutait certainement pas qu’il venait d’accomplir un exploit historique. Vingt ans après, le joueur de badminton danois demeure en effet le seul à avoir privé la Chine, la Corée du Sud ou l’Indonésie de la plus haute récompense olympique.
Aujourd’hui encore, ses compatriotes restent présents au plus haut niveau pour concurrencer les champions asiatiques, Jan Jorgensen et Victor Axelsen occupant respectivement les cinquième et sixièmes places mondiales. Le Danemark figure aussi parmi les dix premiers du classement en double femmes et hommes, ainsi qu’en double mixte. Une constance au plus haut niveau qui s’explique par la relation historique entre le badminton et le pays des noms en « Sen ».
Depuis leur victoire aux All England Championships en 1938 (auxquels ils avaient participé pour la première fois trois ans auparavant !), les représentants danois n’ont en effet jamais cessé de briller en compétition. Mais la vraie révolution a sans doute commencé en 1925 avec la construction d’une enceinte dans la ville de Skovshoved. À l’époque, l’étroitesse des lieux poussa les responsables du club à adopter le badminton au lieu du tennis auquel ils les avaient destinés à l’origine. Cette histoire raconte donc comment passer, dans un pays habitué aux froids polaires, du jardin à un lieu couvert, et adopter un nouveau sport…
Depuis, les clubs n’ont cessé de se multiplier. Aujourd’hui, ils pullulent : ils sont environ 550 pour seulement 5,5 millions d’habitants. Presque chaque ville possède son enceinte pour la pratique de ce sport démocratique par excellence : il n’est réservé à personne puisque ouvert à tous, jeunes comme vieux, licenciés comme néophytes…
Ce vivier permettra peut-être de trouver un successeur à Hoyer Larsen. Pourquoi pas cette année à Rio ?