Avec cinq représentantes et représentants parmi les dix premiers mondiaux, l’Égypte domine le squash haut la main. Et cette domination pourrait s’amplifier si Raneem El Weleily, actuelle numéro 3 mondiale, parvenait à gravir les deux marches du podium qui la séparent de la tête du classement. Dans ce cas, la native d’Alexandrie rejoindrait son compatriote Mohamed El Shorbagy au plus haut sommet de la hiérarchie mondiale. Tel un signe du futur rapprochement sur le trône, ces deux-là ont d’ailleurs remporté l’open de Chicago début mars …
En y regardant de plus près, cette réussite est tout sauf une surprise. Il y a d’abord l’histoire : à l’instar du cricket au Pakistan, le squash est présent en Égypte depuis le passage des Britanniques. D’abord réservé aux élites, la discipline s’est peu à peu ouverte à des couches moins aisées de la population. Comment taire ensuite la part d’Hosni Moubarak dans la popularité de ce sport qu’il a même pratiqué ? En permettant le développement du squash, l’ex-président a créé une véritable émulation. Enfin, les différents succès d’Ahmed Barada entre 1994 et 1999 ont permis à tout un pays de se reconnaître dans ce jeune champion (il avait seize ans seulement lors de sa victoire mondiale en junior), sans pour autant rogner sur la popularité des footballeurs.
En 2001, à l’âge de vingt-trois ans, Barada s’était retiré blessé (un an auparavant il avait été poignardé par un déséquilibré), laissant le champ libre à son compatriote Amr Shabana – quatre titres mondiaux au compteur avant sa retraite sportive en 2015 – et à Ramy Ashour – ex-numéro 1 mondial, aujourd’hui cinquième. Par équipe, le pays a glané quatre titres mondiaux depuis 2008 (deux chez les femmes et deux chez les hommes).
Une hégémonie qui devrait se maintenir, si l’on en juge par la domination, sans partage depuis dix ans des juniors égyptiens, symbolisée par Nouran Gohar (numéro 1 mondiale chez les filles), et Saadeldin Ehab Abouaish (dauphin du classement garçons)…