Keiko Fujimori est arrivée largement en tête du premier tour des élections présidentielles au Pérou. Elle affrontera Pedro Pablo Kuczynski au second tour, le 5 juin prochain.
Près de 23 millions de Péruviens ont été appelés à choisir hier, dimanche 10 avril, leur futur président de la République, ainsi que les membres du Congrès. Selon Ipsos, Keiko Fujimori, quarante ans, candidate pour le parti de droite Fuerza Popular, serait arrivée en tête du scrutin avec 39,1 % des votes. L’économiste de droite Pedro Pablo Kuczynski, soixante-dix-sept ans, candidat du parti Peruanos por el Kambio, est classé second, avec 21,9 %. Il a longtemps été en ballotage avec Véronika Mendoza, trente-cinq ans, du parti de gauche Frente Amplio, qui a recueilli 18,6 % des suffrages et remporté 6 départements (l’économiste n’est, lui, arrivé en tête que dans le département d’Arequipa). Enfin, Alfredo Barnechea arrive en quatrième position, avec 7,2 % des voix.
Depuis des mois, Keiko Fujimori était donnée grande favorite, mais la volatilité de l’électorat péruvien laissait planer l’incertitude. D’autant que l’opinion restait très divisée à son sujet du fait de sa filiation avec l’ancien chef d’État, Alberto Fujimori, actuellement en prison pour crimes contre l’humanité et corruption. Tout au long de la campagne, de nombreuses manifestations se sont déroulées dans plusieurs villes du Pérou pour contester sa candidature. Le 5 avril, 50 000 personnes s’étaient notamment rassemblées à Lima clamant « Fujimori nunca más » (Fujimori, plus jamais).
Le scrutin d’hier a conclu une campagne chaotique, marquée par l’exclusion de plusieurs candidats. En effet, 9 des 19 inscrits au départ ont été disqualifié ou ont renoncé.
Hier, à Cusco, où Véronika Mendoza est arrivée largement en tête avec 45,7 % des votes, beaucoup de Péruviens se sont montrés déçus des résultats. Certains surnomment Pedro Pablo Kuczynski « PPKeiko », en référence aux nombreuses similitudes entre les deux candidats de tête. Tous deux prônent une politique économique ultra libérale. Les résultats officiels seront connus dans la nuit de dimanche à lundi, mais il faudra attendre le 5 juin pour savoir qui de Keiko Fujimori ou de Pedro Pablo Kuczynski gouvernera le Pérou jusqu’en 2021 ; quoi qu’il en soit, une chose est sûre : le modèle économique péruvien ne sera pas remis en cause.