Pour construire un monde meilleur, si ce n’est le meilleur des mondes, il faut accepter d’avancer à petit pas. Ce qui n’empêche pas parfois de se décourager.
Un petit pas pour les rabbins, un grand pas pour le judaïsme
Il y a une semaine, en Israël, au terme d’une étude approfondie du sujet, Beit Hillel, organisation de rabbins orthodoxes, a publié un texte appelant les communautés religieuses à la tolérance envers l’homosexualité, sans lever pour autant l’interdiction de sa pratique sexuelle. La loi juive ne proscrit pas « l’orientation homosexuelle » ni ne la juge immorale, y est-il affirmé, soulignant qu’elle ne doit en aucun cas « inspirer mépris ou dégoût ». Car la Torah ordonne d’aimer son prochain, c’est-à-dire tout être humain, comme soi-même. Il faudrait même, selon le texte, témoigner d’une « sensibilité particulière » à l’égard des homosexuels, souvent aux prises avec des conflits intérieurs et le rejet de la société. Rien ne doit éloigner les homosexuels de la pratique religieuse, recommandent ces rabbins : ils peuvent « occuper n’importe quelle fonction communautaire, comme n’importe quel membre de la communauté ».
Le mouvement ainsi impulsé par Beit Hillel rejoint celui de rabbins orthodoxes, aux États-Unis et en Israël, qui prônent l’intégration des homosexuels dans leurs communautés.
Pour Havrouta, association de Juifs homosexuels orthodoxes, il s’agit là d’une étape importante dans la « bataille pour la reconnaissance, l’acceptation et l’insertion » des homosexuels.
Pessimisme de la jeunesse israélienne
Selon un sondage réalisé par le journal Israel Hayom (Israël aujourd’hui), publié vendredi, les lycéens israéliens de Première et Terminale revendiquent, pour 59 % d’entre eux, une sensibilité de droite. Chez ces jeunes, l’attachement à Israël et la confiance en son armée sont particulièrement forts : 85 % affirment aimer Israël, 89 % n’imaginent pas leur avenir ailleurs et 88 % serviront volontiers dans les rangs de Tsahal, quitte à mourir pour 65 %.
Cette jeunesse semble marquée par les problèmes de sécurité et l’actualité politique que 78 % d’entre eux suivent avec intérêt. En effet, ils sont 82 % à estimer impossible, ou pratiquement impossible, un accord de paix avec les Palestiniens. Ils sont divisés cependant dans leurs réactions à cette vision pessimiste de l’avenir. En effet, si 48 % souhaitent retirer aux Arabes israéliens leur droit de représentation au Parlement, et même leur nationalité, 52 % sont hostiles à de telles mesures. Une petite majorité donc qu’il appartiendra aux adultes et à la classe politique de faire grandir avec les espoirs de paix.
L’armée protège ses valeurs
Le soldat israélien qui avait abattu d’une balle dans la tête un terroriste palestinien, gisant à terre et neutralisé, sera poursuivi pour homicide. C’est ce qu’a annoncé le procureur militaire. Il a par ailleurs demandé la prolongation de détention du soldat inculpé. Pour étayer son dossier d’accusation le procureur dispose du compte-rendu de l’autopsie, certifiant que le Palestinien est bien mort de la balle tirée par le soldat israélien, et de l’authentification de la vidéo, diffusée sur les télévisions et les réseaux sociaux, montrant le soldat israélien en train de tirer sur le Palestinien.
L’annonce de cette inculpation a soulevé la colère dans le « camp » de soutien du soldat. En effet, selon le procès-verbal de son interrogatoire, ses déclarations contrediraient la thèse de l’accusation. Le soldat aurait affirmé avoir entendu quelqu’un crier que le terroriste avait une bombe sur lui. Aussi, craignant un attentat suicide, il ne l’aurait tué que pour l’empêcher de tuer.
Foi et réforme
En novembre dernier, le gouvernement israélien interdisait la branche nord du Mouvement islamique, courant radical proche des Frères musulmans, qu’il tenait pour responsable du regain de violences en Israël depuis le mois d’octobre. La branche sud du Mouvement participe, pour sa part, à la vie institutionnelle et politique du pays.
Il y a une semaine, à Nazareth, un nouveau parti naissait, le parti Foi et Réforme, qui malgré les dénis de Cheikh Raed Salah, patron du parti interdit, semble en être l’héritier. En effet, c’est son chef en second au Mouvement islamique qui dirigera le nouveau parti y accueillant de nombreuses figures de l’ancien.
Cette création officielle ne sera pas suivie d’une inscription au registre des partis d’Israël. Les leaders du nouveau parti entendent ainsi signifier leur refus de s’engager sur le terrain démocratique, électoral, législatif, qui équivaudrait à une reconnaissance de la légitimité de l’État hébreu. Selon le texte déclaratif, le propos de Foi et Réforme sera de « promouvoir les intérêts des Palestiniens en Israël ».
McDo dans le collimateur
Au cours de la conférence annuelle de l’Association de cardiologie israélienne, le ministre de la Santé, Jacob Lizman, a exhorté ses concitoyens à combattre la malbouffe et boycotter McDonald. Affirmant avoir choisi le portefeuille de la Santé parce qu’il y était possible de sauver des vies, il s’est dit résolu à œuvrer pour la prévention dans le domaine de l’alimentation. C’est ainsi que, indifférent, selon ses dires, à l’impopularité comme à la colère des « grosses sociétés », il a voué aux gémonies la nourriture proposée dans les chaînes de restauration rapide et particulièrement McDonald’s. Il a aussi souligné l’absurdité, selon lui, de ces tendances alimentaires dans un pays dont la cuisine, à base de légumes frais, est particulièrement saine.
McDonald’s Israel s’est bien sûr aussitôt défendu dans un communiqué. Regrettant les propos « populistes » du ministre de la Santé et insistant sur la « révolution sanitaire complète » effectuée en Israël par l’entreprise. En effet, le géant américain, ayant mis l’accent ces dernières années sur l’élimination des graisses de « chaque produit commercialisé par la chaîne », ferait partie « de la solution et non du problème ».
McDonald’s Israel a par ailleurs sous-entendu que l’attaque du ministre, leader du parti religieux Agoudat Israel, était peut-être motivée par un autre sujet de dissension : le non-respect du shabbat.
La course contre l’horloge biologique
Depuis 2011, la loi israélienne autorise les femmes de 30 à 41 ans à congeler jusqu’à 20 ovules. Cette pratique autrefois autorisée uniquement pour motifs médicaux, par exemple en cas de cancer afin de protéger les ovules des traitements chimiothérapiques, l’est désormais aussi pour motifs sociaux.
Ainsi mettre au frais ses ovules pour une fécondation ultérieure est devenu une option pour ces femmes qui préfèrent remettre une grossesse à plus tard, afin de mieux se consacrer au développement de leur carrière ou attendre plus sereinement l’arrivée de leur prince charmant. En effet, cette méthode présente l’avantage par rapport à la congélation d’embryons de pouvoir le moment venu choisir le père géniteur.
Bien que le coût du processus de « cryopréservation d’ovocytes », entre 12 000 et 20 000 shekels (entre 2 800 et 4 600 euros), ne soit pas pris en charge par les assurances maladies israéliennes, contrairement aux traitements de la stérilité comme l’insémination intra-utérine ou la fécondation in vitro, et malgré son taux de succès très loin des 100 %, ce choix devient en Israël de plus en plus populaire parmi les célibataires que l’horloge biologique commence à inquiéter.