Le webservice est, littéralement, un service qui vous est rendu par le web. C’est un des piliers de ce qu’on appelle d’une part l’interopérabilité et d’autre part, les architectures orientées services (ou SOA pour Service Oriented Architecture).
En effet, les webservices répondent à vos interrogations en utilisant un protocole technique identifié, et aujourd’hui standardisé, SOAP (pour Simple Object Access Protocol), et une description publique de leur vocation écrite en WSDL (pour Web Services Description Language).
WSDL, par exemple, a été proposé dès 2001, et standardisé en 2007 par le W3C (pour World Wide Web Consortium), organisme international de référence, fondé en 1994, par le principal fondateur du World Wide Web (WWW), Timothy John Berners-Lee. Ce dernier a été anobli en 2004 par la reine Elizabeth II.
Du fait de la standardisation des langages et protocoles permettant de les manipuler, les webservices sont réputés interopérables.
Vous, et vos applications, êtes en mesure de parler le même langage que celui compris et utilisé par le fournisseur du (web) service auquel vous avez recours.
Si vous voulez par exemple consulter des informations météo sur votre site Internet, vous pouvez tout simplement faire appel au webservice vous permettant d’accéder à l’information fournie par Météo France.
Ainsi, la production de webservices devient une véritable industrie. Nous assistons à la floraison tous azimuts de catalogues de webservices. Tous les domaines et métiers s’y mettent. Par exemple, dans celui de l’énergie et de l’environnement, le « Webservice-energy catalog » présente données et services interopérables permettant d’accéder à des cartes ou à des applications.
Les assureurs, banquiers, hôteliers, compagnies aériennes, médias, la grande distribution… tous se sont lancés dans la course à la réorganisation de leur système d’information afin d’accéder à des webservices et d’en fournir. Nous circulons au sein d’une véritable jungle dont les lianes sont des webservices, nous conduisant d’un site à un autre.
La décomposition internationale de la chaîne de valeurs s’effectue en webservices…
Si chacun de nous est, désormais, consommateur de webservices, quelle est notre place dans la chaîne de valeurs ? Sommes-nous, à notre tour, fournisseur de webservices ?
Si ce nouveau monde est encore en structuration, nous pouvons dire à ce jour que nous sommes tous au moins fournisseurs de données (souvent à caractère personnel) permettant d’affiner la pertinence de certains webservices.
Demain, nous serons probablement, porteurs de webservices, offrant à notre environnement un certain nombre d’informations mais aussi de services, et de ce fait apportant notre contribution à la chaîne de valeurs assurément mondialisée.
Le crowdsourcing est peut-être une des premières briques dans la construction future de cette structure.
Wikipédia nous dit : « Le crowdsourcing, ou externalisation ouverte ou production participative, est l’utilisation de la créativité, de l’intelligence et du savoir-faire d’un grand nombre de personnes, en sous-traitance, pour réaliser certaines tâches traditionnellement effectuées par un employé ou un entrepreneur ».
La participation du collaborateur déporté s’effectue au travers de plateformes spécialisées. Plusieurs déclinaisons existent, comme werevo pour offrir les services d’étudiants à des entreprises, ou ProjectYoo pour réaliser des projets. Ou même, comme la ville de Mexico, qui a choisi la plateforme Change.org pour écrire sa nouvelle constitution. En crowdsourcing !
Imaginez que demain, communiquer votre carte visite, fût-elle électronique, sera aussi ringard qu’un pantalon patte d’éléphant…
Préparez-vous à publier vos webservices… votre nouvelle apparence. Mais veillez à préserver vos données à caractère personnel… Et votre âme.
Omar SEGHROUCHNI, Associé fondateur de StragIS, spécialiste des architectures des systèmes d’information.