Élevée au grade de commandeur de la Légion d’honneur cette année, Edwige Avice est le symbole des années Mitterrand puisque, en dehors des périodes de cohabitation avec la droite, elle aura toujours occupé un fauteuil ministériel. Mais des Sports, de la Défense (en tant que secrétaire d’État), des Affaires étrangères, ou de la Coopération et du Développement, c’est bien au premier de ces postes que l’on se souvient d’elle.
En effet, sans la volonté de Pierre Mauroy, premier Premier ministre de François Mitterrand, les femmes auraient peut-être dû attendre encore un peu avant de pouvoir occuper ce poste généralement attribué aux hommes. Dix ans précisément et la nomination de Frédérique Bredin dans le gouvernement d’une autre femme : Édith Cresson.
Les femmes et leurs droits, l’autre cheval de bataille de l’actuelle présidente de la Fondation du sport français Henri Sérandour. Le sport encore et toujours pour cette ex-escrimeuse amateure, comme pour démontrer que, trente-cinq ans plus tard, son engagement auprès des sportives et des sportifs est demeuré intact. Le sport qu’elle décrivait, en 2002 sur le site Mitterrand.org, comme « un passeport merveilleux » après avoir eu à préparer pendant le premier septennat « une loi sur le sport, le statut des athlètes de haut niveau et la reconnaissance des fédérations sportives » et relancer « la Confejes qui regroupait tous les ministres des Sports et de la Jeunesse des pays francophones et commencé d’établir, avec les pays de l’Est comme avec ceux du Moyen-Orient, de fructueux échanges sportifs ».
Trente-trois ans avant Patrick Kanner, il y a donc eu Edwige Avice. Deux ministre des Sports certes, mais avant tout deux destins intimement liés aux deux François de gauche élus présidents de la Ve République : Mitterrand et Hollande. Avec qui sait, au final, la joie commune d’avoir savouré comme pays hôte la victoire à l’Euro de l’équipe de France de football si les Bleus de 2016 ont la bonne idée de suivre l’exemple de ceux de 1984…