L’accès aux transports publics était jusqu’à présent déplorable dans les territoires palestiniens. En cause : l’embargo israélien et des dissensions au sein de l’autorité palestinienne. Aujourd’hui, il semblerait que la situation veuille se débloquer. Mais cette amélioration ne fait pas que des heureux.
Suite à la victoire du Hamas aux élections législatives en juin 2006, Israël avait imposé un embargo notamment sur les taxis dans le cadre d’une restriction plus large des biens pouvant transiter vers les territoires palestiniens. Depuis, l’état des quelques milliers de voitures-taxis s’est dégradé lentement mais sûrement, faute de pièces de rechange et d’un entretien régulier. Des tensions entre les ministres des Transports gazaoui et cisjordanien ont un peu plus compliqué l’affaire : en effet, le gouvernement de Gaza voulait imposer une taxe de 25 % sur l’acquisition de chaque véhicule, ce à quoi les autorités cisjordaniennes se refusaient. Ils en étaient restés donc jusqu’ici à un statu quo.
Mais la situation s’est débloquée depuis peu, après que le ministre gazaoui a annoncé que, face à l’urgence de la situation, il ne taxerait pas les nouveaux véhicules entrant sur le territoire palestinien. En plus de leur nombre insuffisant (ils sont actuellement entre 4 000 et 5 000 taxis en circulation), ils commencent à poser de par leur ancienneté beaucoup de problèmes de sécurité. Après que l’autorité palestinienne a rendu publique sa volonté de retirer du parc les véhicules vétustes, plusieurs dizaines de chauffeurs de taxi, généralement propriétaires de voitures trentenaires, ont manifesté dans les rues de Gaza. Ces conducteurs craignent en effet que l’entrée de nouveaux véhicules ne déstabilise l’économie des transports privés. En effet, les clients préfèreront sans doute monter dans des taxis neufs que dans des « véhicules branlants ». Surtout qu’en plus d’être plus modernes, ces voitures sont plus petites que les fourgonnettes habituellement employées par ces taxis collectifs. Avec moins de sièges à remplir, les temps d’attente des clients diminueront et leur confort augmentera.
En ces temps de chômage, l’activité de chauffeur de taxi est de plus en plus en vogue dans les territoires palestiniens, car ce travail ne demande qu’un permis de conduire et un véhicule. Cette nouvelle concurrence est donc mal vue par une large partie de la population.