Après avoir découvert le rugby à XV à seize ans (elle en a aujourd’hui vingt-trois) et intégré l’équipe de France, Jessy Trémoulière est devenue membre de celle de rugby à VII il y a seulement un an. Une progression fulgurante due au talent protéiforme de l’Auvergnate et à son ambition.
Quatrième à Dubaï, cinquième à Sao Paulo, septième à Atlanta, quatrième à Langford : où se situe, selon vous, la place de l’équipe de France avant la cinquième et dernière étape du circuit mondial ?
Malheureusement au pied du podium. C’est pour cette raison qu’on souhaite terminer sur une bonne note à Clermont. D’ailleurs, si nous voulons prétendre à une médaille aux Jeux olympiques, il faut battre les trois grandes nations qui survolent actuellement le VII : le Canada, contre qui nous avons déjà gagné, ainsi que l’Australie et la Nouvelle-Zélande, que nous avons accrochées.
Pour vous qui évoluez dans le club de Romagnat, défendre les couleurs de la France dans cette compétition devant « votre » public auvergnat ajoute-t-il à la pression ou est-ce plutôt un atout ?
Je ne vais pas me mettre de pression, ce sera plutôt une fierté de jouer devant mes amis. Ils vont découvrir ce qu’est le rugby à VII, sa culture festive, avec les spectateurs qui se déguisent. Le rythme aussi diffère de celui du XV car le tournoi se déroule sur deux jours, et trois matches par journée sont programmés : les spectateurs ne quittent donc pratiquement pas le stade ! Côté joueuses, elles doivent avoir une sacrée condition physique. À VII, il faut être partout, enchaîner les tâches : plaquer, se relever, posséder des qualités d’appui, pouvoir effectuer des passes de vingt mètres…
L’équipe de France de rugby à XV a réalisé deux grands chelems dans le Tournoi des six nations depuis 2014. Que manque-t-il à son équivalent à VII pour atteindre ce niveau ?
Pas grand-chose. Le rugby à VII vient juste de se mettre à temps plein, car il se développe depuis trois/quatre ans, avec une réelle progression ces deux dernières années. La moindre erreur à VII coûte cher, et de la première à la dernière seconde, on voit sur certains matches que le ballon est toujours dans l’aire de jeu, on peut plus s’exprimer. Certaines équipes s’imposent même à la dernière seconde. À XV, il y a une plus grande marge d’erreur et c’est plus fermé.
Vous êtes l’une des trois joueuses à bénéficier d’un contrat professionnel vous liant à la FFR : quels sont les termes de cet accord ?
J’ai signé en juillet un contrat d’un an, il est renouvelable. Mais j’espère aussi postuler au sein de l’équipe de France à XV pour la Coupe du monde 2017. Les deux entraîneurs du VII et du XV se sont mis d’accord à ce sujet, on pourra donc basculer facilement d’une équipe à l’autre pour préparer la Coupe du monde en Irlande.
Le rugby à VII fera son apparition à Rio, où les deux équipes de France (féminine et masculine) se sont qualifiées : que représente les Jeux olympiques à vos yeux ? Et que vous inspire la situation actuelle au Brésil ?
On n’est pas préoccupées parce que, à six mois de Jeux qui se déroulaient dans d’autres pays, rien n’était fini non plus, pourtant tout s’est bien déroulé. Les Brésiliens vont mettre les moyens et tout sera prêt début août. Les JO ? C’est le sacre d’un athlète, toutes les nations sont réunies, on va croiser les meilleurs du monde dans leurs disciplines : ça va être une fête !