En organisant hier mercredi la conférence sur le sport au féminin, le ministère de la Ville, de la Jeunesse et des Sports, a pris le relais du CSA qui avait souhaité médiatiser la pratique féminine le 1er février dernier.
Pour décrypter les enjeux économiques et de gouvernance de la féminisation du sport, trois sujets ont été évoqués autour de tables rondes: « Le sport féminin en 2016 », « Le sport féminin, un potentiel économique à investir », et « Du sport féminin à la mixité dans le sport en 2024 ».
En France, dans certains territoires, les femmes ont deux fois moins accès au sport que les hommes. Il est des fédérations sportives très populaires dans lesquelles le taux de licenciées féminines est d’à peine 4 %. Et seules 20 % des femmes qui pratiquent le sport le font dans un club.
Pourtant, le potentiel reste énorme, notamment grâce à la bonne image du sport féminin en général et de leur football en particulier, ce qui est loin d’être le cas chez les hommes… Le ballon rond a aussi montré l’exemple ces dernières années avec l’élection de deux femmes aux postes de secrétaire générale d’une grande instance : Brigitte Henriques à la Fédération française de football puis, il y a quelques semaines, Fatma Samoura à la Fédération internationale.
Dès 2006, le football et trois autres fédérations (handball, basket-ball et cyclisme) s’étaient engagées, sous l’impulsion du ministère, à élaborer un plan de féminisation.
Elles ont été suivies au cours de l’olympiade 2009-2012 par les fédérations d’aviron, de hockey sur glace, de montagne et d’escalade, de boxe, de triathlon et de tennis.
Dans le cadre des conventions d’objectifs 2014-2017 qui les lient à l’État, toutes les fédérations sportives doivent désormais se doter d’un plan de féminisation concernant la pratique sportive, l’encadrement, la formation et l’arbitrage.
Le développement du sport féminin était également parmi les thèmes majeurs de la grande conférence sur le sport professionnel français dont le rapport a été remis à Thierry Braillard en avril 2016. Bien qu’elle se soit réduite de manière non négligeable, ces dernières années, la disparité de reconnaissance entre sports professionnels féminin et masculin – en termes de structuration, salaires, nombre de sportifs, visibilité médiatique et ressources financières – existe encore.
Il reste maintenant à savoir si la mixité dans le sport sera notable à l’horizon 2024 et ce même si Paris n’obtenait pas l’organisation des Jeux olympiques…