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14H39 - vendredi 27 mai 2016

Le Labo international : féroce dénicheur de stylistes talentueux

 

Les 11 et 12 juin, le Labo international ouvrira la dixième édition de son salon de mode multiculturelle. Défilés, débats et cocktails réuniront passionnés de mode et créateurs. Depuis sa  fondation en 2006, le Labo international a déjà permis à plusieurs artistes d’émerger.

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Yvette Taï, fondatrice du Labo international – Crédit photo : DR

Le Labo international est en lui-même une véritable aventure et un peu celle de sa fondatrice Yvette Taï. Il y a trente ans, cette passionnée de mode arrive à Paris. La mode c’est son truc, aucun doute. Elle espère pouvoir commencer des études dans une bonne école de la capitale française, haut lieu de la grande couture. Le verdict ne tarde pas, les frais scolaires sont trop élevés. Yvette doit renoncer. Un temps. Elle se tourne vers le tourisme. Les voyages lui font découvrir couleurs, matières et stylistes. Son chemin est enfin trouvé : elle crée le Labo ethnik qui deviendra par la suite Labo international.

Si l’idée s’impose comme une évidence, sa mise en pratique s’avère complexe. La mission du  Labo : promouvoir des créateurs, pour la plupart afro-caribéens, qui n’ont pas accès aux acheteurs professionnels et sont ainsi coupés du public et donc des consommateurs.

Pour créer le Labo international, Yvette Taï est soutenue par un ami et son mari. Ils y investissent tout trois leurs deniers personnels. Les débuts sont difficiles. D’une part, les créateurs ont du mal à croire en l’ouverture que leur offrent Yvette et son Labo. De l’autre, les coûts sont importants : il faut payer les déplacements des créateurs et défrayer les mannequins. De plus, les stylistes ont de bonnes idées mais manquent souvent de structure. Les collections printemps/été et automne/hiver ne se démarquent pas vraiment.

Mais finalement, après dix ans de collections, défilés et rencontres, Yvette est confortée dans son choix, dont elle n’a jamais vraiment douté. Aujourd’hui, certains créateurs voient leurs collections diffusées dans des multimarques, physiques ou digitales.

Cependant, alors que le monde engendre un développement croissant de créateurs et de stylistes en Afrique et dans les Caraïbes, ces derniers pénètrent difficilement le marché de la mode européenne. La fondatrice du Labo se sent bien dans sa mission de promotion de ces artistes, peut-être parce qu’elle-même est issue du métissage, d’un père franco-chinois et d’une mère congolaise (RDC).

Si le wax, tissu emblématique des Africains, qu’ils n’ont pas inventé mais porté pendant un siècle,  est plus qu’attendu par les Européens dans les collections des créateurs, la seule préoccupation d’Yvette reste le talent de ces stylistes d’où qu’ils viennent.

Tordre le cou aux préjugés et au manque de diversité dans la mode demeure le premier objectif du Labo international. Après cette dixième édition, le Labo va certainement « prendre une nouvelle direction » confie Yvette Taï. Suspens…

 

affiche10e édition du Salon de mode multiculturelle

10 et 11 juin 2016 – Espace des Blancs Manteaux – Paris 4e

Soirée d’anniversaire le 11 juin à 19h45 sur réservation

 

 

 

 

Journaliste

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