Opinion Sport
11H35 - jeudi 2 juin 2016

Le Sénat place l’activité physique au cœur des débats

 

C’est ce mercredi après-midi à la salle Monnerville du Sénat que Sport et Citoyenneté a organisé une conférence intitulée « Remettre les français en mouvement ». Cette demi-journée a aussi permis au think tank de livrer les premiers résultats de son enquête sur les enjeux de l’inactivité physique des populations européennes.

 

Retour en propos sur les deux tables rondes et en chiffres sur l’étude Pass (Physical Activity Serving Society).

1ère table ronde : « COMMENT MOBILISER LES DIFFÉRENTS SECTEURS D’ACTIVITÉS AUTOUR DE LA PROMOTION DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE »

Najat Vallaud-Belkacem (ministre de l’Éducation nationale, de l’Enseignement supérieur et de la Recherche) : « Nous vivons une situation contradictoire : les audiences liées au sport sont exceptionnelles, mais il y a plus de spectateurs que d’acteurs. L’enfant doit aller vers un sport qu’il aura choisi. C’est pour cette raison que nous avons décidé de faire de 2016 l’année du sport, de l’école à l’université. 1 500 projets pédagogiques ont été mis en place. Le but est aussi de parler aux enfants des valeurs du sport, d’éthique, d’Europe. La dynamique, qui va se poursuivre en 2017, constituera un soutien à Paris 2024. C’est tous ensemble qu’on réussira à mobiliser l’ensemble de la société. »

Denis Masseglia (président du Cnosf) : « Il faut miser et investir sur le sport car cela rapporte beaucoup plus que cela coûte. »

Pr Martine Duclos (médecin, spécialiste sport-santé, administratrice du think tank Sport et Citoyenneté) : « Le premier facteur de vitalité chez les enfants comme les adultes est la capacité d’exercice. 60 minutes d’activités physiques intenses par jour sont conseillées, mais seulement 10 % des enfants et 30 % des Français adultes respectent cette recommandation. Prenez l’exemple du diabète de type 2 : il intervenait à l’âge de cinquante ans il y a vingt ans, à l’âge de neuf/dix ans aujourd’hui… Le rôle de l’école est l’éducation, entre chaque cours les élèves devraient être un peu plus mobiles. Des études prouvent d’ailleurs que les capacités d’attention sont proportionnelles à l’activité physique. »

Dr Philippe Dejardin (directeur adjoint chargé des projets santé, direction action sociale et assurance Malakoff-Médéric) : « L’un des chantiers concerne la lutte contre la sédentarité, qui réduirait le taux de mortalité. Il faut aussi avoir un impact sur la nutrition. Enfin, on doit convaincre le médecin que l’activité physique est un élément important : 6 % de productivité gagnée dans le travail, c’est moins d’absentéisme et de consommation médicamenteuse. »

Laurent Petrynka (président de la Fédération internationale du sport scolaire, directeur de l’UNSS) : « La France est le pays de Descartes, donc on a du mal à convaincre que le sport est sérieux. L’esprit nous a construit, le corps est un autre sujet. Cinq éléments sont inscrits dans notre plan stratégique : l’accessibilité (licence qui ne dépasse pas 20 euros, accès aux filles et aux personnes en situation de handicap, aux quartiers prioritaires), la proximité (des écoles), les offres sportives (élèves et jeunes qui souhaiteraient proposer des activités), les moyens (la France est le premier pays européen en règle d’horaires d’EPS avec 1 200 heures proposées), et la formation des enseignants (un encadrement de niveau bac +5). »

« Chez les petits, les plus jeunes font beaucoup d’activité physique, le public compliqué est celui des adolescents car les goûts s’affinent. La phrase “passe ton Bac d’abord” reste aussi ancrée. Les enseignants doivent être formés pour changer les offres, le step et l’aérobic font par exemple une entrée percutante dans les lycées. »

Ganesh Pedurand (nageur français, triple champion de France de 200 mètres 4 nages) : « Le sport apporte bien-être, cadre, hygiène de vie, on est bien physiquement mais il y a aussi cette volonté et cette ambition personnelle au quotidien. »

2e table ronde : « COMMENT MOBILISER LES DÉCIDEURS POLITIQUES DANS LA PROMOTION DE L’ACTIVITÉ PHYSIQUE »

Corinne Bouchoux (sénatrice du Maine-et-Loire, vice-présidente de la commission de la culture, de l’éducation et de la communication) : « Vouloir agir sur la pratique sportive, c’est agir sur le changement, mais on est socialement inégaux face à cette pratique. Là où nous sommes tous collectivement perfectibles, c’est sur le terrain : pourquoi le désir d’activité physique n’est-il pas mieux réparti dans la population ? Mais on ne change pas un état d’esprit avec des lois et des débats. D’ailleurs, avec leur planning chargé, c’est difficile de demander à des politicien(ne)s de penser une politique qu’eux-mêmes ne peuvent appliquer. Il faut aussi rappeler que nous avons construit la société sur le modèle du tout automobile, on doit donc mettre en place des dispositifs qui vont heurter les habitudes, même s’il demeure par exemple difficile de convaincre les parents de rencontrer les enfants à des points précis. »

Jean-Jacques Lozach (sénateur de la Creuse, administrateur de Sport et Citoyenneté) : « La France est une nation sportive, il faut en faire une nation de sportifs. En Belgique et en Norvège, quand on mène une activité sportive, l’économie de protection sociale réalisée est de 250 euros. Je dois aussi préciser que le club est bousculé par les concitoyens qui ont pris leur distance avec les modes traditionnels. Prenez l’exemple du jardin du Luxembourg près d’ici : des milliers de personnes courent et leur relation avec le club est inexistante, même si ce dernier reste la cellule de base de la pratique sportive. Le club doit s’inscrire dans un projet territorial mais aussi intégrer la transversalité (sport-santé, lien social, activité économique, aménagement du territoire). »

Cyril Pellevat (sénateur de Haute-Savoie, administrateur de la fondation Uefa pour l’enfance) : «  Depuis 2008, dans ma commune, j’ai tout fait pour moderniser les modes de déplacement, mais les gens ont toujours de bonnes raisons de ne pas marcher, j’essaie donc d’inverser cet état d’esprit avec des kilomètres de trottoirs multifonctions. »

« Dans le monde de l’entreprise que je connais bien, il faut aussi avoir un rôle d’entraîneur pour inciter à la pratique sportive. »

Julian Jappert (directeur de Sport et Citoyenneté) : « L’Urssaf pourrait concevoir le sport en entreprise comme un avantage en nature ! »

 

210 millions d’européens sont inactifs (sur 508,2 millions d’habitants)

Les femmes sont globalement plus inactives que les hommes: 33,9% contre 27,9%

Le coût de l’inactivité en Europe est estimé à 80 milliards par an (soit 1,6 milliards de paires de basket ou la construction de 220 stades de France)

À l’âge de 15 ans, les enfants européens sont 50% moins actifs qu’il ne l’étaient à l’âge de 9 ans

66% des politiques ignorent les chiffres de l’obésité dans leur pays, le chiffre monte à 84% pour le surpoids

Chiffres fournis par Maxime Leblanc (responsable affaires européennes Sport et Citoyenneté)

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