Louis Saha, formé à Metz, a un sacré palmarès. Finaliste de la Coupe du monde avec l’équipe de France en 2006, il remporte la même année la Coupe de la Ligue avec Manchester United et devient champion d’Angleterre en 2007 et 2008 toujours avec Manchester. Celui qu’on surnommait P’tit Louis pendant sa carrière, arrêtée il y a trois ans, a souhaité rendre au football ce qu’il lui avait donné en lançant Axis Stars, avec son ami Patrice Arnera, à l’intention de ses collègues encore en activité. Il s’agit d’une plateforme de consommateurs de services qui vise à protéger les sportifs et leur fortune des mauvais conseillers ou usurpateurs cherchant à profiter de leur ignorance en matière de gestion et autre.
Entretien avec un ex-international français qui continue de jouer collectif.
Considérez-vous Axis-Stars comme le Facebook du sportif de haut niveau ou un club privé ?
C’est un mélange entre club privé et réseau social. Facebook fait de la masse, nous de l’exclusif. On est un filtre, on opère donc en protection (pour les sportifs).
Quel bilan tirer après 18 mois d’existence ?
Le bilan est positif car on s’aperçoit qu’il y a un besoin. Des problèmes récurrents ? Notre formule y répond. On permet aux sportifs de faire face aux personnes prêtes à être notées par eux, en terme de performances : c’est un vrai moyen de pression ! Les membres ont cette faculté de donner des vraies indications sur les clients comme Trip Advisor le fait déjà pour les voyages.
Notre action est validée par de forts soutiens, des personnages clés du sport ou des organisations. Le prince Ali de Jordanie (ex-candidat à la présidence de la Fifa), par exemple, qui prône la modernité, l’innovation, la transparence, est supporter de notre démarche. Et nous avons, dans notre comité d’éthique, Pascal Boniface (fondateur de l’Iris) et Pape Diouf (ex-président de l’olympique de Marseille). Cela me donne de la satisfaction et l’envie de continuer !
Vous et Patrice Arnera, êtes-vous toujours les seuls actionnaires ? Qui compose le reste de l’équipe ?
Nous sommes toujours actionnaires, mais on est cinq en tout. Peut-être six prochainement, car nous cherchons une personne spécialisée dans le marketing et le recrutement des ambassadeurs, le démarchage est assez long.
Combien de sportifs comptez-vous parmi vos membres ?
Il y a plus de 200 sportifs (Gaël Monfils, Florent Malouda, Muriel Hurtis, Gaëtane Thiney, Ronny Turiaf, Mo Farah, Park ji-Sung, Tim Cahill…) sur environ 400 personnes inscrites. On espère en avoir le double cet été. Ce ne sont que des sportifs de haut niveau (basket, foot, rugby, tennis, coachs, représentants de clubs). On fait attention aux nouveaux inscrits, et ça prend du temps.
Vous avez déclaré à Sport24 « espérer poursuivre son développement grâce à des discussions entamées avec le syndicat des joueurs de football professionnels anglais ». Avez-vous avancé sur ce point ?
Oui et non. Ce syndicat est très puissant grâce aux droits télé. Sa manière de travailler est différente de ce que j’imaginais. On a compris leurs besoins et on essaie de les compléter. Ils apportent un minimum de soutien comme l’UNFP en France, on en aimerait un peu plus alors que notre matériel répond clairement aux besoins des footballeurs. Cela prend donc un peu de temps.
D’autres partenariats sont-ils envisagés ?
Notre plateforme centralise tous les outils pour les sportifs de haut niveau, on signe des partenariats pour les mettre en avant auprès des sportifs. Je pense notamment à Sport Protect qui innove dans le combat antidopage, et Milestone, spécialisé dans le digital. Conciergerie, gestionnaires de patrimoine, coachs sportifs… : tous ont un accès direct aux sportifs et leurs conseillers grâce à notre plateforme.