Sandie Clair fera partie du contingent des « pistards » français à Rio. Une échéance qui n’effraie pas l’athlète varoise. Rencontre avec une compétitrice mo-ti-vée.
Par quel biais êtes-vous arrivée au cyclisme sur piste ?
Je suis issue d’une famille de cyclistes, mon père notamment a couru sur route en amateur. Sur piste, ce sont des efforts courts et intenses, c’est pour cela que je me suis orientée vers cette voie. J’ai commencé à Hyères en 1993-1994, il y avait du cyclocross, de la route, des jeux d’adresse, mais pas de VTT.
Plus jeune, aviez-vous des modèles : Félicia Ballanger par exemple ?
Je la croisais à l’école de cyclisme, je m’entraînais sur le parking alors qu’elle s’entraînait dedans. C’est la première femme liée au vélo que j’ai connue. Avec Jeannie Longo. C’était incroyable de voir des pros comme elle s’entraîner !
Comment expliquer la présence du cyclisme sur piste français au plus haut niveau depuis Gérard Quintyn et Daniel Morelon ?
Je ne sais pas, c’est peut-être une « touche française » ou une question de transmission. Daniel a entraîné Benoît (Vêtu) et Gérard, Florian Rousseau. Puis Benoît et Florian sont eux-mêmes devenus coachs. Nous, on est là pour acquérir de l’expérience, mais on ne devient pas champion du monde en claquant des doigts, il y a aussi la « patte » de l’entraîneur. D’ailleurs elle est visible.
Quelles sont les qualités nécessaires pour être un(e) bon(ne) pistard(e) ?
En sprint, il faut être explosif et arriver à avoir une vitesse élevée en peu de temps, car les efforts sont assez courts. Si, sur 500 mètres arrêtés, on n’arrive pas à la vitesse de pointe en un tour et demi, c’est trop tard…
Certains considèrent que tourner en rond est ennuyant, mais votre discipline n’est-elle pas au contraire l’une des plus tactiques ?
Je ne sais pas s’il y a plus de tactique que dans d’autres sports, mais il y en a beaucoup. Et je peux vous dire que le sprint est tellement spécifique qu’on ne s’ennuie jamais, surtout quand les entraînements sont variés.
Votre préparation pour les Jeux olympiques a-t-elle été perturbée par le contexte actuel du Brésil ?
Honnêtement, je ne regarde pas les infos. Je sais juste qu’il y a un problème lié au moustique (Zika). Vous savez, quand on a un objectif en tête, on ne se pose pas de questions. Pour avoir déjà vécu des JO (à Londres), je sais qu’on sera très bien encadrés et chouchoutés.
« Excellence, amitié et respect » sont les valeurs prônées par l’olympisme : pensez-vous que les deux dernières peuvent cohabiter à haut niveau ?
Je pense que oui. On peut être concurrent(e)s sans se détester, ami(e)s avant et après, pas pendant, ça ne veut pas dire qu’on n’est pas fair-play. On veut simplement tout faire pour gagner dans les règles de l’art. Tout va ensemble.
Un objectif que vous n’aviez pas atteint à Londres…
Je suis passée à côté de mes jeux sur la course, mais cette année, je ferai mieux ! J’aime m’imposer des petits défis dans tout ce que je fais.