Les 11 et 12 juin derniers à Belleville s’est déroulé le festival Pèlerinage en décalage. C’était la troisième édition de cet évènement qui présente sous un jour nouveau les relations entre Israéliens et Palestiniens.
En 2014, Kenza Aloui et Inès Weill-Rochant décident de créer un évènement à Paris réunissant des artistes israéliens et palestiniens où concerts, pièces de théâtre et projections de films mettraient en avant les collaborations artistiques entre les deux peuples. La première édition, quoi qu’aient craint les sceptiques, a été un succès et accueilli un millier de personnes à la Bellevilloise, dans le XXe arrondissement de Paris.
Les deux organisatrices se sont rencontrées lors de leurs études à Sciences Po Menton, dans un cycle Moyen-Orient Méditerranée. Au contact l’une de l’autre, elles ont développé un intérêt pour leurs origines respectives. Kenza Alaoui est une jeune Marocaine qui a grandi à Rabat. Inès Weill-Rochant a, pour sa part, été élevée à Jérusalem. Chacune a cherché à en apprendre un peu plus sur la culture de l’autre : Kenza est partie pour un an à Tel-Aviv, et Inès a perfectionné sa connaissance de l’arabe au Caire. Fortes de ces expériences, elles ont voulu briser les clichés autour du conflit israélo-palestinien en donnant voix aux personnes qui le vivaient au quotidien.
L’évènement ne se présente pas comme un territoire neutre où valoriser une culture qui se voudrait impartiale ou au-dessus de toute préoccupation politique. Il utilise simplement l’art pour lancer la discussion et profiter des points de vue de chacun.
Le festival gratuit, qui a réuni une trentaine d’artistes palestiniens et israéliens, a eu lieu quelques jours après la Conférence de Paris, qui visait à rétablir le dialogue entre les deux parties, mais dont le succès semblerait avoir été mitigé.