Pour être véhiculé à Gaza, il faut faire avec les contraintes imposées par Israël : chaque véhicule importé doit transiter par l’Etat voisin et une commande peut parfois prendre plusieurs années. Cette contrainte fait qu’aujourd’hui, seulement 70000 véhicules sont enregistrés dans l’enclave de Gaza, qui compte presque deux millions d’habitants. Pourtant, la passion automobile y existe.
Munir Shindi, un garagiste de Gaza, s’est lancé un défi fou : celui de reconstruire de toutes pièces une Mercedes Gazelle, un modèle de 1927 qui a permis à l’époque à l’entreprise allemande de dominer le marché des sportives. C’est en travaillant dans le Golfe persique que Munir a repéré l’un de ces bijoux d’ingénierie. Il s’est alors mis en tête d’en avoir une lui aussi.
De retour à Gaza, le garagiste de 36 ans a commencé à travailler d’arrache-pied. Pour pouvoir construire son bolide, il a utilisé les pièces détachées qu’il avait à sa disposition. Il a dû importer certaines pièces des Etats-Unis. Pour ce qui est du reste, tout relève de l’improvisation : le châssis et le moteur diffèrent totalement du modèle d’origine. Mais le résultat est là. Après deux ans de travail, le passionné a enfin pu visser la célèbre mascotte de la marque à l’étoile sur son capot. Munir Shindi peut désormais déambuler dans les rues de Gaza avec ses fils, faisant tourner les têtes sur son passage et s’attirant les encouragements des piétons. Il doit néanmoins encore attendre que sa voiture soit homologuée pour pouvoir l’utiliser librement.
Verra-t-on Gaza devenir un jour un musée-ville de l’automobile comme l’a été la Havane après que Fidel Castro a interdit les imports automobiles ? Les amateurs de belle mécanique y trouveraient un nouvel El Dorado.