Police(s)
10H39 - mercredi 29 juin 2016

Anonymat des policiers : ça commence mal

 

Lors de la cérémonie d’hommage aux deux fonctionnaires de Magnanville, assassinés à leur domicile, le président Hollande avait promis d’améliorer la protection de l’anonymat des policiers. Deux semaines plus tard, une fâcheuse affaire de piratage inquiète.

Crédit photo : Domenjod

Crédit photo : Domenjod

Le président de la République s’était donc engagé à mieux protéger les fonctionnaires de police et leur anonymat afin d’éviter un nouveau drame après le double meurtre de Magnanville le 13 juin. Dans le discours d’hommage au couple de policiers, le président Hollande avait été très clair : « Il nous faut aussi éviter, autant que possible, que les policiers et les gendarmes soient identifiés et pris pour cibles par les malfaiteurs qu’ils ont mis hors d’état de nuire, ou par leurs complices. Des mesures seront prises pour garantir leur anonymat, et donc leur protection. » Mais une affaire vient semer le trouble : il y a quelques jours, un employé d’une société sous-traitante de la Mutuelle générale de la police (MGP), en conflit avec son employeur, a téléchargé illégalement les fichiers des adhérents de l’une des plus importantes mutuelles de police avec l’intention probable de les diffuser sur le Net ! Y figuraient les données personnelles de pas moins de 112 000 policiers actifs ou en retraite, leurs unités et services d’affectation, leurs adresses personnelles, numéros de téléphone et le nom de tous les bénéficiaires des garanties santé des adhérents (conjoints et enfants). Selon nos confrères de RTL, qui révélait ces faits lundi dernier, 27 juin, la Mutuelle aurait mis près de trois semaines pour remonter jusqu’à l’employé indélicat.

La mutuelle a porté plainte et le parquet de Limoges, ouvert une enquête. Le suspect était en conflit avec son employeur pour des primes non versées. Comme quoi l’anonymat des policiers ne tient pas à grand-chose !