La gravité des propos de Trump, c’est du jamais vu. Certes, les émotions peuvent être intenses dans les campagnes électorales, et chacun a droit à son exagération. Avec Donald Trump, la nature des excès de langage change la donne: la Constitution n’est pas une référence pour lui. Il propose des solutions, et fait des accusations, qui sont contraires non seulement à l’esprit mais parfois même à la lettre du droit. Comme aux États-Unis l’incitation à la haine raciale n’est pas une infraction du premier amendement de la Constitution: « Le Congrès ne fera aucune loi … pour limiter la liberté d’expression, de la presse ou le droit des citoyens de se réunir pacifiquement …. »
Trump estime qu’il peut dire tout ce qu’il veut, y compris insulter des élus et des magistrats ou insinuer des complicités de crimes chez des groupes entiers. Il joue sur cette faille constitutionnelle qui permet de dire « je hais telle ou telle catégorie de gens ». Ce faisant, il dégrade l’ordre constitutionnel en tant que tel.