Syrie, l’enfer continue
En Syrie, la chute du régime de Bachar al-Assad et le recul de l’Etat islamique ont livré de nombreuses régions à l’autorité de milices rebelles. Les civils qui espéraient échapper au joug du gouvernement autoritaire ou à l’oppression de Daesh ont vite déchanté : les méthodes employées par ces groupes armés sont tout aussi violentes que celles des précédents bourreaux.
Pendant cinq ans, Amnesty International a enquêté dans les gouvernorats d’Alep et d’Idlib. Recueillant les témoignages de plusieurs dizaines de personnes, l’organisation a recensé les agissements de plusieurs groupes : Nour al Dine Zinki, al Shamia et la Brigade 16 dans la région d’Alep ainsi que le Front al Nosra et le Mouvement islamique Ahrar al Sham à Idlib. Les atteintes aux droits humains y sont nombreuses, entre arrestations arbitraires, enlèvements et exécutions sommaires. Les cibles de ces violences sont nombreuses : militants sur les réseaux sociaux, avocats, personnes suspectées d’être membres de l’Etat islamique… Les milices imposent leur justice sur tous ceux qui leur paraissent dangereux.
Amnesty International appelle les membres du groupe international de soutien à la Syrie (France, Etats-Unis, Turquie…) à interrompre l’aide militaire et à faire pression sur ces groupes afin qu’ils respectent le droit international.
Les vaisseaux macabres de la Méditerranée
Depuis 2014, plusieurs milliers de migrants ont traversé la Méditerranée, fuyant pour la plupart la guerre au Moyen-Orient. Ils tentent d’atteindre l’Europe sur des bateaux de fortune dans un geste désespéré. Durant l’année 2015, plus de 3.000 d’entre eux ont connu un destin tragique, leur embarcation se retournant ou coulant tout simplement. Le 19 avril 2015, les observateurs européens avaient estimé qu’un naufrage avait fait plus de 500 victimes. 169 d’entre eux avaient été retrouvés sur une plage non loin de là.
Les sauveteurs italiens ont aujourd’hui repêché l’embarcation, retrouvant 217 corps à son bord. Des médecins légistes ont été dépêchés depuis Milan. Leur travail, qui devrait durer plusieurs semaines, sera désormais d’examiner chacun des corps afin de les identifier, et de permettre aux familles de leur offrir une sépulture.
Un tube des Spice Girls au service des femmes
Project Everyone, créé pour diffuser le message de Global Goals, la campagne des Nations unies visant à promouvoir les droits de l’homme, a déjà mené à bien de nombreux projets. Le collectif a déjà à son actif « the World’s Largest Lesson », visant à offrir aux enseignants un cours tout prêt et en plusieurs langues pour sensibiliser les enfants aux enjeux de demain tels que la lutte contre la pauvreté et les inégalités. Le tube de l’année 1996 « Wannabe », chanté par le girls band britannique Spice Girls, n’avait à son origine que peu de message humanitaire. Il racontait simplement la force que trouvaient dans leur amitié plusieurs jeunes femmes d’horizons différents. Pourtant, vingt ans après, c’est un nouveau message qu’il véhicule. Dans ce nouveau projet, dirigé par M. J. Delaney, le clip mythique des Spice Girls est parodié. Çà et là, on peut y voir inscrits les enjeux de la campagne (mariage forcé, égalité salariale, fin des violences faites aux femmes…). Avec le regain de popularité que connaissent les années 90, cette vidéo trouvera sans nul doute son public.
Les personnes âgées malmenées par l’opinion publique britannique
Au Royaume Uni, le Brexit a été ressenti par beaucoup comme un conflit générationnel. Il est vrai que l’idée de faire sortir le Royaume-Uni de l’Union européenne a majoritairement été défendue par les plus de 65 ans. Néanmoins, cette statistique ne justifie pas le déferlement de haine envers les personnes âgées qui s’en est suivi. Sur les réseaux sociaux, et même dans la presse britannique, les défenseurs du « Remain » s’en sont pris aux seniors, appelant à ce qu’on leur retire le droit de vote, comme c’est déjà le cas avec le permis de conduire.
Rosa Kornfeld-Matte, experte indépendante chargée de promouvoir l’exercice par les personnes âgées de tous les droits humains, tire la sonnette d’alarme. Selon elle, un tel comportement mène à « la marginalisation, l’exclusion sociale et l’isolement des personnes âgées », et est « étroitement lié aux violences et abus qui leur sont fait en public et en privé ». Elle rappelle également que le terme de « personne âgée » est une notion abstraite qui n’a aucun critère concret. Alors que l’humanité vieillit, l’enjeu est de sensibiliser les plus jeunes à la contribution qu’apportent les personnes plus âgées à la société.
Verdict pour les deux maires rwandais
Vingt-deux ans après les faits, justice a enfin été rendue. Le procès visant à juger Tito Barahira et Octavien Ngenzi s’était ouvert le 10 mai dernier. Les deux hommes avaient participé à des massacres de Tutsis dans la ville de Kabarondo, notamment dans une église où plusieurs milliers de personnes avaient péri, tuées à la grenade et à la machette par des milices locales. Les maires auraient été vus appelant à la tuerie, puis y participant eux-mêmes. Une centaine de personnes se sont succédé à la barre pour témoigner contre eux. Tito Barahira et Octavien Ngenzi auront nié les faits jusqu’au bout, déclarant leur « impuissance » face au vent de violence qui a embrasé le Rwanda à cette époque, faisant plus de 800.000 morts. La cour d’assises de Paris les a finalement condamné l’un et l’autre à la réclusion à perpétuité, peine la plus forte de la législation française, pour génocide et crimes contre l’humanité.