Les Jeux paralympiques se tiendront à Rio de Janeiro du 7 au 18 septembre prochains. De nombreux rebondissements ont perturbé la préparation de ces Jeux et leurs participants. Des tracas qui n’enlèvent rien à la motivation et aux espoirs de la délégation tricolore.
Du scandale de dopage russe aux questions budgétaires, les paralympiques semblent en danger avant d’avoir réellement commencé. La 7 août dernier, le Comité international paralympique rendait son verdict : les athlètes russes ne participeront pas aux Jeux de Rio suite à la découverte du dopage d’Etat dévoilé par le rapport de la Commission dirigée par le juriste canadien Richard MacLaren. Une décision bien plus tranchante que celle, louvoyante, prise par le CIO pour l’édition des sportifs valides qui se termine ce week-end à Rio. Pour certains, un premier coup dur a ainsi été porté au sport dans sa globalité mais aussi dans ses valeurs fraternelles et méritoires. Pour d’autres, cette décision ouvrirait la voie, enfin !, à un sport propre où l’athlète qui serait tenté de se doper risquerait de trop lourdes sanctions.
A quelques semaines de la compétition mondiale, les 15e paralympiques d’été ont subi un deuxième choc. Est-ce la crise politico-financière du Brésil ? Les caisses servant au financement de l’organisation et alimentées exclusivement par des fonds privés sont vides. Encore moins que pour les Jeux Olympiques, les billets n’ont pas connu un succès à la vente. A peine 12% des billets pour assister aux Paralympiques ont été vendus et certaines fédérations n’ont pas encore reçu les financements pour leur déplacement. Une question cruciale qui vient de trouver un dénouement positif, la justice brésilienne venant d’autoriser le déblocage de fonds publics pour l’organisation des Jeux auxquels les Français ont hâte de participer.
Relever le défi de Londres
La délégation française menée par Emmanuelle Assmann, présidente du Comité paralympique et sportif français (CPSF), emmènera les 126 athlètes (42 femmes et 84 hommes) qui porteront haut les couleurs du pays au Brésil. Les Tricolores seront engagés dans 17 sports sur 23, dont deux collectifs : le basket fauteuil femmes et le rugby fauteuil.
En 2012, les athlètes français s’étaient bien battus : 45 médailles dont 8 en or et 16e place du classement. Aujourd’hui ils espèrent faire beaucoup mieux, comme l’a confié Emmanuelle Assmann : « On est descendus dans le classement des médailles à Londres car on a loupé d’un rien l’or sur certaines épreuves. Et, contrairement aux athlètes olympiques, des pays émergent entre deux olympiades. Décrocher la première place est donc encore plus difficile. Entre les JO d’Athènes (auxquels j’ai participé en tant qu’escrimeuse) et Rio, je crois qu’une vingtaine de nations sont apparues. Il ne faut pas aussi oublier la préparation des équipes, je pense aux Brésiliens qui seront à domicile et aux Britanniques qui, depuis des années, misent sur le haut niveau. Mais nous sommes déterminés et performants ! Je pronostique dix médailles d’or pour la France. »
Une France dont le drapeau sera porté par le tennisman Michaël Jeremiasz : « Je ne m’étais jamais posé la question de savoir si j’allais un jour être porte-drapeau ou pas, d’autant plus qu’aucun tennisman n’avait été choisi auparavant pour assurer cette fonction. On me l’a proposé de manière confidentielle il y a quelques mois. Au début je ne me projetais pas mais après je n’ai plus pensé qu’à ça ! Je souhaitais avoir une confirmation, je l’ai obtenue il y a quelques semaines par Emmanuelle [Assmann]. Le porte-drapeau c’est celui qui s’expose le plus à la presse, c’est le porte-parole de la délégation, je suis donc au service des 125 autres athlètes. Le premier privilège est d’entrer le premier dans le stade devant cette bande de copains et copines qui rêvent de médailles. C’est une aventure unique, extraordinaire. Avant mes premiers jeux, j’avais éprouvé la même impression qu’avant l’arrivée de mon enfant : je n’avais pas idée de ce que c’était. Un exemple pour vous prouver à quel point l’expérience des JO est unique : d’ordinaire je n’ai pas beaucoup de mémoire, mais je peux raconter des milliers d’anecdotes de paralympiques… »
Tout comme les Jeux Olympiques, les Paralympiques seront diffusés à la télévision mais en attendant ce moment, partageons la motivation des athlètes :