Cette question n’est pas banale à l’heure où, enfin, notre pays semble renouer avec l’esprit d’entreprise. Il est vrai que l’entreprise crée des richesses et singulièrement le secteur industriel qui innove et crée des productions nouvelles.
Opposer secteur privé et service public est cependant stupide. Les services d’intérêt général, dans le langage européen, sont bien complémentaires des activités privées et leur efficacité favorise la compétitivité globale des nations et de l’Union Européenne.
D’ailleurs, le tournant que viennent de prendre les pouvoirs publics en France en décidant de faire bénéficier les Régions d’une part du produit de la collecte de la TVA est structurant.
Cette mesure va pérenniser les 13 régions métropolitaines et leur donner les moyens de leur mission de développement économique territorial (si elles se donnent les équipes compétentes d’analyse et d’action).
Elle fonde l’idée que le développement national aura désormais une composante de plus en dimension de l’impact de l’économie mondiale, de l’action coordonnée de l’Etat et des services publics et de la dynamique ou non des collectivités territoriales.
Cependant le maître mot c’est l’efficacité, c’est la performance publique. Quel que soit le périmètre de ce service public national, régional ou local, lequel découle de l’héritage historique et culturel d’un pays et qui ne saurait être intangible, l’essentiel est qu’il soit à la recherche permanente de l’efficience. Cela reste vrai tant dans les domaines régaliens que dans les autres interventions publiques.
Il est notamment légitime que les citoyens et contribuables en aient pour leur argent ; autrement dit qu’ils puissent vérifier que la fiscalité ne soit ni confiscatoire, ni injuste, ni encore inefficace et gaspilleuse.
Dans le même temps, les valeurs du service public sont à la fois plus que jamais à retrouver dans les temps incertains que nous vivons et en même temps, ces valeurs ne sauraient être des paravents de l’immobilisme et du conformisme.
L’action publique, c’est une évidence, doit plus que jamais être construite avec la société civile car les fonctionnaires ne détiennent pas seuls la capacité à définir ni les bons objectifs ni forcément les moyens de les mettre en œuvre et d’en évaluer encore moins les résultats.
De même, les fonctionnaires pour s’adapter aux nouveaux enjeux du monde complexe dans lequel nous sommes entrés, ne doivent-ils pas encore davantage écouter et se former ?
A quelques mois d’échéances électorales importantes pour notre pays et sans esprit partisan, il est important de s’interroger sur le rôle de l’Etat et des collectivités publiques au travers de la nature et des missions du service public qui en sont l’une des manifestations les plus tangibles auprès des populations.
Francis Massé
Colloque le 20 octobre 2016 : quel service public ? Le Cercle de la Réforme de l’Etat, avec la participation d’Acteurs Publics et d’Opinion internationale, organise un colloque sur cette question d’une réelle actualité et qui concerne notre avenir. Il faut saluer cette initiative qui permettra à chacun de participer et d’apporter sa pierre. Pour voir le programme du colloque et s’y inscrire :
Successivement conseiller technique dans divers ministères, transport et mer, ville et aménagement du territoire puis fonction publique et réforme de l’Etat, il a été notamment DRH puis secrétaire général de la DGAC après des fonctions de DG délégué à RFI et de DGA au ministère de l’Ecologie.
A côté de ses responsabilités managériales, il a été membre de divers think tank (optimisation du contrat social, villes numériques) ; il est actuellement Secrétaire général du Cercle de la réforme de l’Etat.
Ses divers essais, le silence politique (2000), le citoyen, clé de l’Europe (2004), Refonder le politique (2011 réédité 2015), Aux frontières du management (2015) contribuent à la réflexion collective sur la nécessité de réformer l’Etat et sa relation a la société.
Il a créé en 2013 la société MDN pour exploiter ses œuvres littéraires.