Il a été le premier à manifester (à vélo) pour réclamer un système public de bicyclettes en libre accès pour tous les urbains… C’était en 1972. Il aura fallu plus de 30 ans pour que naissent les vélib’. Pour Kyoto, il a fallu sept ans pour ratifier le premier Accord international sur le climat.
Plus de quarante après, le climat s’est dégradé mais des femmes et des hommes comme Brice Lalonde se sont mobilisés ! Résultat : en moins d’un an, l’Accord de Paris entrera en vigueur le 4 novembre prochain ! Si les chefs d’Etats et les parlements du monde entier, comme le Parlement Européen il y a deux semaines, sont allés si vite, c’est parce que l’opinion internationale s’est mobilisée. C’est vraiment sur le climat que, pour la première fois, les sociétés civiles ont su imprimer aux politiques le rythme des choses.
Et c’est peut-être parce que des Brice Lalonde, c’est-à-dire des hommes politiques devenus acteurs citoyens et économiques comme lui, ont fait la soudure, le lien, la passerelle entre des mondes trop souvent opposés que s’est créée cette dynamique mondiale actuellement à l’œuvre.
On peut le dire, l’optimisme est de retour. Celui des bâtisseurs et de l’action. Petite incidente politicienne française : le rocardien qui est en lui, Brice Lalonde, doit souvent penser à Michel Rocard, l’un de ses mentors lorsqu’il faisait de la politique…
Alors, c’est sûr, il prend des risques avec ses convictions, Brice Lalonde, à mobiliser les grandes entreprises dans le monde. Mais les grands patrons sont comme vous et moi, ils voient les effets du dérèglement climatique et ont franchement peur pour leurs enfants leurs petits enfants. Et puis ce sont aux pollueurs de bouger, de trouver et de mettre en œuvre les solutions.
Comme le dit Brice Lalonde dans l’interview qu’il nous a accordée, les politiques ne détiennent que 20% des solutions. Les 80% restant sont l’affaire des entreprises, des collectivités locales et des citoyens qui doivent, et qui peuvent !, les inventer et les mettre en œuvre.
Idéaliste, Brice Lalonde l’est toujours en prônant un gouvernement mondial pour dépasser le champ des solutions et assurer la métamorphose de nos modèles économiques.
L’Accord de Paris étant maintenant opérationnel, l’heure des solutions à la fois concrètes et globales est donc venue. A la tête aujourd’hui du Sommet des Entreprises pour le climat, Brice Lalonde n’a donc pas fini de rouler (à bicyclette évidemment !) et nous donne tous rendez-vous à Marrakech pour une COP22 qui s’annonce historique !