Opinion Internationale donne la parole à des adolescents qui portent leur regard sur le monde, la France, l’actualité, l’avenir. Aujourd’hui Violette Boyer.
En étant trop jeunes pour voter mais pas trop jeunes pour comprendre, on se sent impuissants.
Élevés avec les réseaux sociaux, notre vision de la vie est différente. Les informations circulent rapidement, tout va très vite. Cependant, cela peut s’avérer inutile quand notre seule voix est celle qui se limite à 140 caractères. Depuis l’élection de Donald Trump aux États-Unis, notamment avec le « Muslim ban » le monde s’agite.
En ayant une ouverture sur le monde plus grande, notamment grâce aux réseaux sociaux, nous ne pouvons qu’être plus sensible quand le monde va si mal. Des journalistes de l’émission Quotidien furent agressés il y a quelques jours pour avoir voulu faire leur métier. Encore une fois, quelques minutes après, l’information circulait. Le bouche à oreille a fait le reste. Ainsi, à l’heure où les cours se terminent, on ne parle que de ça. Une question revient sans cesse. Comment peut-on laisser faire cela ?
Malheureusement la réponse, elle, ne pourrait pas se limiter à 140 caractères. Beaucoup de personnes considèrent que l’avis de mineures qui n’ont même pas la possibilité de voter est inutile et naïf.
Pourtant, ne dit-on pas que la vérité sort de la bouche des enfants ? Ian Pears, écrivain du XXème siècle, dira d’ailleurs que « la pureté de la jeunesse permet de penser en ces termes nobles et simples ». Voilà une clarté que l’expérience nous ôtes et cette perte nous appauvrit tous.
Il est vrai que nos connaissances sont incomplètes mais cela ne nous empêche pas de voir et de comprendre le monde qui nous entoure. D’après l’art de la guerre de Sun Tzu, « il ne faut jamais sous-estimer l’adversaire ».
Alors pourquoi faudrait-il sous-estimer vos successeurs dans la vie active. Nous vivons dans un climat obscur où les règles changent. Cependant, l’histoire est une boucle qui n’attend que d’être brisée. Les erreurs se reproduisent malgré le fait que l’on se répète « plus jamais ça ».
Le désespoir contrôle à présent la politique. C’est le désespoir qui dicte à des personnes, dans un dernier recours, d’élire le pire en attendant de lui qu’il fasse le meilleur. L’espoir quant à lui est de plus en plus fragile et s’accroche à l’idée que tout n’est pas encore joué.
Nous ne savons plus quoi croire. Alors on se raccroche aux réseaux sociaux qui pour nous sont symbole de vérité sans filtre. La confiance envers la politique s’amenuise malheureusement à mesure que l’âge de la majorité se rapproche. La vie politique n’est qu’un château de cartes qui redoute le coup de vent qui fera s’écrouler toute cette mise en scène. Un candidat à la présidentielle misait toute sa campagne sur son honnêteté et sa transparence.
Alors, dans ce monde où l’on grandit plus vite qu’avant, peut-on vraiment reprocher à cette jeunesse française d ́être dubitative ?
Violette Boyer