Bon les amies, vous le savez, le 8 mars, ce n’est pas la Journée des femmes et encore moins de la femme.
La Journée des femmes, malheureusement, c’est toute l’année : les enfants (je remercie la mère de ma fille !), le ménage, le boulot, les courses, les faire-parts, les repas de famille. Je crains qu’en 2017, le lot quotidien de la grande majorité des femmes dans le monde, ce soit cela ! Encore et toujours.
Et pourtant, on y croit à la libération des femmes, à leur droit à une vie personnelle librement choisie, à leur libre accès à tous les savoirs, à tous les pouvoirs. Comme les hommes, et peut-être même plus, histoire de rattraper, un peu ou beaucoup, les handicaps que nous leur avons imposés pendant des millénaires.
D’ailleurs, y a—il un seul pays dans le monde où les femmes sont les égales des hommes ? Y a-t-il seulement une contrée où les femmes soient supérieures en droits et pouvoirs effectifs sur les hommes ? On évoque parfois la Norvège où certains hommes ont même besoin de soutien psychologique pour vivre dans ce « nouveau monde ». Courage, messieurs !
Non, le 8 mars, c’est la Journée internationale des droits des femmes.
Certes, ce n’est pas en parant d’orange des façades de Mairies ou en s’engageant à porter des chaussettes orange tout sa vie que la cause des femmes s’améliorera… Mais il faut des engagements symboliques forts et des actes concrets qui changent notre quotidien !
Longtemps, le 8 mars était le monopole des féministes dont nous saluons le courage et la persévérance. Heureusement, le 8 mars, c’est désormais l’affaire de toutes et tous ! Des milliers d’initiatives sont prises par des décideurs engagés, femmes, hommes, associations, entreprises, institutions de toutes sortes en France et dans le monde.
Et heureusement que la cause des femmes n’est plus le monopole de nos amies et amis féministes car les brusques reculs que l’on constate dans le monde, notamment avec la montée du fait religieux et plus particulièrement de l’islamisme radical et du créationnisme conservateur aux Etats-Unis, nous obligent à la mobilisation générale pour maintenir le cap de l’égalité !
Une idée en passant… tout de même : si les dizaines ou centaines de milliers de femmes qui se sont constituées en centaines de réseaux d’influence pour défendre leurs intérêts savaient mieux être solidaires et travailler ensemble et entre elles, la cause des femmes s’en porterait mieux.
Intertitre : En France donc, à quand l’égalité ? En 2022 (à la fin du prochain quinquennat) ou en 2186 ?
Et puis, il y a ce sacré plafond de verre qui bloque les progrès vers l’égalité réelle entre les hommes et les femmes. En France, il faudra 169 ans pour que les femmes touchent les mêmes salaires que les hommes… Donc dans un peu plus de six générations (si l’on considère avec l’INSEE qu’une femme donne son premier enfant à l’âge moyen de 28 ans), nos arrière-arrière-arrière -arrière-petites-filles pourront espérer être égales de leurs frères.
Et à plus court terme ? Une loi est entrée en vigueur le 1er janvier 2017, la loi Copé –Zimmermann qui oblige les entreprises de plus de 500 salariés à compter 40% de femmes dans leurs conseils d’administration et de gouvernance. Or on en est loin !
Que font les pouvoirs publics ? Que fait le MEDEF pour informer les patrons qui, souvent, ne sont même pas au courant de cette avancée majeure de la République alors qu’ils seraient certainement partants (car, ils le savent, la parité et la diversité, c’est bon pour le business !) pour se lancer dans la parité de gouvernance de leurs entreprises.
Et puis une question pour la campagne des présidentielles : si les Français choisissaient pour qui voter le 23 avril et le 7 mai en fonction des droits des femmes, pour qui voteraient-ils ? Pour un candidat entouré de femmes leaders depuis le premier jour de sa campagne ? Pour un candidat qui veut faire de l’égalité hommes – femmes une Grande Cause nationale et proposer une stricte parité de candidats aux prochaines législatives ? Ou pour une candidate qui a prévu trois lignes pour vous, Mesdames, dans son programme ? On a quand même ce sentiment désagréable que ce vrai enjeu n’entre pas dans les priorités de nos sacrés candidats !
Au final, à l’instar de ces derniers, les droits des femmes sont-ils vraiment notre priorité ? Sommes-nous conscients des préjugés et des racines invisibles qui forgent cette inégalité des femmes vis-à-vis des hommes ? Que faire ?
Pour ce 8 mars, et pour toute l’année, plutôt ou autant que jamais sans elles (saluons le mouvement du même nom), affirmons déjà haut et fort : Toujours avec elles !
Michel Taube
A partir du 8 mars, Opinion Internationale vous propose des articles d’information et des initiatives pour l’égalité entre les femmes et les hommes. Nous organisons une grande soirée cette semaine « Toujours avec elles ! ». Pour en savoir plus : [email protected]