Le Maroc est l’invité d’honneur de l’édition 2017 du Salon (du) Livre (de) Paris qui ouvre ce vendredi 24 mars. Comme nous le confie Mohamed Amine Sbihi, ministre de la culture du royaume chérifien, le Maroc fête en beauté les lettres, la culture et l’amitié entre les cultures à Paris tout au long de la semaine. Entretien.
Opinion Internationale : Monsieur le Ministre, vous avez inauguré le concert de musiques juives marocaines salle Gaveau à Paris ? N’est-ce pas anachronique dans un pays arabo-musulman ?
Bien au contraire. Les festivités autour de notre présence au Salon du Livre de Paris ont commencé le 17 mars avec le concert de l’Orchestre Philarmonique du Maroc (OPM), dirigé par Jean Claude Casadesus « Les religions à l’unisson » en l’Eglise Saint-Germain-des-Prés. Le concert des Religions à l’Unisson, et celui de ce soir, témoignent de l’attachement du Maroc à toutes ses composantes, hébraïque, amazigh, arabo-musulmanes, andalouses, africaines et européennes. C’est cela le Maroc, une diversité assumée.
Salle Gavau, nous avons eu droit à un concert de musiques judéo-marocaines très prisées de toutes les familles du Royaume, pas que juives. Les œuvres que nous ont interprétées les artistes (je tiens à les citer, Najat Rajoui, Neta Elkaim, Bayane Belayachi, Maxime Karoutchi, Salahdine Mohssine, sous la direction artistique de Nabil Khaldi) sont chantées dans tous les mariages du Maroc, pas que dans la la communauté juive. Et parmi les artistes, il y avait des musulmans, des juifs, et même une chanteuse israélienne originaire du Maroc. Le Secrétaire général du conseil des communautés israélites du Maroc et son président Serge Berdugo, ainsi que l’Ambassade du Maroc en France, ont bien fait les choses.
La culture au Maroc est attachée au respect de l’autre. Ainsi, nous tenions à adresser un geste fort au peuple français. C’est pourquoi, toujours en musique, nous clôturerons le Salon du Livre de Paris au Bataclan, salle devenue mythique, par le concert « Gnaoua Festival Tour 2017 » avec les maâlems Mustapha Baqbou et Hassan Boussou, Titi Robin, Karim Ziad, Tony Allen, Hindi Zahra, et ce en partenariat avec le Festival Gnaoua et musiques du monde d’Essaouira.
Quelle place tiennent les livres dans la société marocaine ?
Les Marocains lisent beaucoup et attachent une grande importance aux livres. Depuis le tréfonds de notre histoire. En témoigne la tenue, du mercredi 23 mars au jeudi 6 avril, à l’Institut du Monde Arabe de l’exposition « Splendeurs de l’écriture au Maroc, Manuscrits rares et inédits ».
Cette exposition sur les manuscrits rares et inédits du Maroc, dirigée par Bahija Simou, Directrice des Archives Royales du Maroc, est une invitation à la découverte d’un patrimoine manuscrit témoin d’une histoire millénaire. Une centaine de manuscrits et d’objets d’art patrimoniaux fort rares seront exposés jusqu’au 6 avril.
Mais le Maroc, ce sont aussi aujourd’hui 4.000 livres édités chaque année, de grands auteurs comme Tahar Ben Jelloun ou Leïla Slimani, Prix Goncourt 2016. Le Maroc accueillera donc avec joie les amoureux des livres du 24 au 27 mars à Paris.
Propos recueillis par Michel Taube
Pour visiter le Maroc sur le Salon (du) Livre (de) Paris : https://www.livreparis.com/fr/Programmation/Pays-invite-dhonneur/