Voilà plus de quinze ans que nous suivons son œuvre : le peintre sud-africain Bruce Clarke expose la suite de ses travaux à partir de ce dimanche 11 juin dans le cloître des Billettes Paris 4ème. Avec le galeriste Oliver Sultan, lui-même fidèle à l’artiste.
En apparence, ce sont des paysages, de nouveaux paysages. « Intranquilles » comme le dit Olivier Sultan.
Mais des paysages que l’artiste ne voit pas comme d’autres mortels : issus de sa contemplation des guerres, des luttes et des dominations. La forme se conquiert de haute lutte sur le chaos. Les papiers, les affiches, les journaux sont déchirés, lacérés, transpercés, traversés, collés. C’est le style Bruce Clarke !
Puis la ligne, pure et aérienne, vient caresser les fines couches d’aquarelle et d’acrylique, et danse sur la toile. Des formes fluides aux proportions sans cesse changeantes sont le fragment d’un rêve, d’un nouvel horizon.
Ses personnages-prédateurs dans les paysages avant le massacre, sont-ils allongés, en suspension dans l’air, en plein vol ? Ses lignes, ses mots, ses visages, sont les fragiles silhouettes d’une humanité qui se redresse.
Gravée à jamais, la petite armée des ombres, des Hommes debout (pour reprendre le nom d’une précédente étape des œuvres de Bruce), nous prend à témoin.
Tant que dansera la ligne de Bruce Clarke dans nos yeux, ils ne pourront disparaître. Son œuvre est née de la persistance rétinienne de toutes ces blessures, de tous ces fantômes.
Le travail de Bruce Clarke se construit en oeuvre-palimpseste, par destruction et reconstruction successives, en conservant l’histoire de ses traces et cicatrices anciennes.
A visiter et à voir absolument.
Michel Taube
Infos pratiques :
Vernissage – buffet : dimanche 11 juin de 12h à 17h
Exposition du 11 au 29 juin, du mardi au dimanche, de 12h à 19h
Lieu : Cloître des Billettes, 24, rue des Archives, 75004 Paris
Renseignements : [email protected]
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