« Faire grandir les marques qui font grandir les gens », Gilles Auberger est conseil en stratégie mais il aime se présenter comme « accordeur why-how-what ». Il est le co-auteur avec Thierry Meynle, Jeremy Grégoire et Salah-Eddine Benzakour du livre « 21 clés pour activité la transformation numérique de votre entreprise, Vous n’arrêterez pas la vague, apprenez à la surfer ! », paru cette année chez Eyrolles. Sa tribune s’inscrit dans IMAGINE FRANCE, la nouvelle rubrique de la France des libertés, des innovations et des transitions, animée par animée par Philippe Boyer, blogueur et écrivain, et Raymond Taube, directeur de l’Institut de Droit Pratique, en partenariat avec StragIS, expert en gouvernance des transitions, et le club e-santé du Ceps.
Comme l’électricité, tout autour de nous depuis l’invention de Nikola Tesla, le web est liquide – présent partout et nous rend de multiples services. Il nous permet de vivre dans un monde encore plus fluide, dans lequel la nouvelle énergie, la e-énergie est faite de l’interaction entre des Bits, des Atomes, des Neurones et des Génomes (BANG) et permet d’augmenter entre autres notre capacité d’intelligence collective. Grâce à cette nouvelle énergie, nous pouvons encore mieux travailler ensemble, mais aussi vivre, habiter, être soignés, vieillir, danser la vie, vibrer… seuls et avec tous.
Ce référentiel nourrit notre imaginaire, et aussi celui de nombreux écrivains et réalisateurs contemporains ; il obsolétise le mot même de science-fiction (nous avons largement dépassé le monde magique de Minority Report !) ; il inspire aussi des séries à succès.
Du Big Bang au Big Band – pour que chacun trouve sa place.
Dans ce nouveau monde holomidal (par opposition à l’organisation pyramidale de l’intelligence du monde d’hier), la singularité de chaque individu retrouve sa place : chacun dans la co-conception, la co-édition et la co-production de sa propre consommation et donc de sa propre vie. Mais aussi dans sa quête de place dans les collectifs, et de reconnaissance : « à l’avenir, chacun aura son quart d’heure de célébrité mondiale » – la promesse de Andy Warhol est accessible en deux clics pour chacun. Chacun sur la planète a pris conscience qu’il est réellement à 2 clics de n’importe qui d’autre, aussi célèbre et intouchable soit-il. Ce que pour ma part j’ai expérimenté et que je vous propose de partager. La joie indicible de se sentir à deux clics de Vincent Bolloré et Christian Poyau – préfaceurs de notre ouvrage édité chez Eyrolles.
Transparence et cohérence
Ceci pour comprendre que la transparence et la cohérence s’imposent pour moi comme les deux piliers les plus importants à prendre en compte dans les Codir, à protéger, à partager dans l’économie 2. ou 3. ou 4.0.
Ceci nous amène au cœur du sujet de notre ouvrage, composé de 21 idées clés et de 5 bonus, chacun réalisé comme une fiche de bricolage, analysée, testée, et résumée : écrite à 4 mains – 4 amis très complémentaires – pour aider les entrepreneurs à grandir, et leurs managers et collaborateurs, à leur donner envie de les suivre.
À ce stade, je veux vous mettre en garde : décrire et rendre accessible en quelques chapitres les techniques de transformation digitale, c’est facile et pour chacun, ce n’est à la limite qu’une question d’apprentissage et de temps à y consacrer pour comprendre la technicité , assimiler, expérimenter. Mais ici je dois rappeler ce que me disait toujours ma chère mère : « science sans conscience n’est que ruine de l’âme. »… Elle avait raison : dans ce nouveau monde, ce qui compte avant tout c’est bien la conscience, le sens. Et pour servir le sens, il faut au moins autant de savoir-être que de savoir-faire. De la capacité d’humilité, d’honnêteté et de curiosité – pour pouvoir se mettre au service des autres et les faire grandir, et pour apprendre à accueillir la sérendipité, le plus beau cadeau du world wide web.
Transparence et cohérence ne s’apprennent pas vraiment dans les manuels de management. Ils se vivent et se partagent à partir des règles d’éthique qui viennent du plus profond de chacun d’entre nous. Ce qui nous permet, quel que soit notre rang, de décider d’être des entrepreneurs de nos vies, de nos envies, entrepreneurs de nos propres jobs, quel que soit notre place dans l’entreprise. Aujourd’hui, plus besoin d’aller chercher la technicité à Harvard. Plus sûrement, il suffira de regarder au fond de soi dans quelle vision du monde on veut se projeter, de s’aligner sur ce projet, et de faire preuve de beaucoup d’abnégation et de bon sens pour se mettre en chemin et embarquer les autres vers la réussite. C’est ça aujourd’hui l’audace d’entreprendre…
Tous égaux dans ce nouveau monde
Ce qui est nouveau, c’est que le web met sur un certain pied d’égalité les grandes entreprises et les startupers face aux défis de l’innovation. Chacun avec ses propres armes quand il s’agit non plus de battre son concurrent mais plutôt de le démoder ! C’est l’un des enjeux du lean Startup (processus décrypté et codifié dans l’excellent ouvrage de Eric Ries) et que nous avons voulu rendre accessible à tous dans la clé qui lui est consacrée. Tout d’abord en comprenant bien que les succès (blablacar, Airbnb) qui s’imposent à nous comme des idées fulgurantes posées et portées par des petits génies, sont souvent le résultat de 4 ou 5 pivots pour lesquels le génie à surtout consisté à savoir changer la trajectoire, en mode frugal et agile, et bien s’entourer.. Nous parlions d’humilité…
Pour permettre au lecteur d’emporter un cadeau précieux de cette rencontre, j’aimerais partager avec vous l’analyse de Jean François NOUBEL (noubel.com) : les modèles économiques ont évolué depuis 2000 ans en 5 étapes distinctes : économie de la matière première, économie des produits, économie du service, économie de l’expérience… pour entrer aujourd’hui dans l’économie de la transformation. Vous devez imaginer que votre produit, votre service ou votre projet (je préfère de loin le mot projet à entreprise, car plus humble et plus agile) s’il est pensé en mode user centric, doit produire une transformation sur les gens que vous adressez, et qui attendent plus ou moins consciemment cet effet kiss cool.
Or pour définir un projet de transformation, il faut un sens – ce que Procter a nommé le « purpose », le 6ème « p » du marketing. Ce qui nous impose à tous, parties prenantes du monde, et à fortiori donc liés aux autres par des droits et des devoirs, de définir un sens en lien avec notre ADN (authentique différence naturelle) et notre vision pour le monde. De là est d’ailleurs née la nécessité pour les entreprises de se doter d’un projet RSE pour se conformer à ce devoir de transparence et d’engagement social, et dépasser ou transcender leur raison d’être et avec elle leur rentabilité. Le mot est posé, mais plus que jamais dans ce monde liquide, la profitabilité ne doit être qu’une conséquence d’un juste alignement et d’une démarche sociétale sincère et non opportuniste. C’est peut-être là le moment de faire un examen de conscience ?
Gilles Auberger
A lire : Thierry Meynle, Jeremy Grégoire et Salah-Eddine Benzakour du livre « 21 clés pour activité la transformation numérique de votre entreprise, Vous n’arrêterez pas la vague, apprenez à la surfer ! », paru cette année chez Eyrolles.
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