International
10H28 - samedi 8 juillet 2017

Des parlementaires français appellent Emmanuel Macron à intervenir dans le conflit du Haut-Karabakh

 

Les grands de ce monde en parleront-ils lors du Sommet du G20 à Hambourg ? Le fragile cessez-le-feu dans la région du Nagorny-Karabakh, disputée entre l’Arménie et l’Azerbaïdjan, va-t-il voler en éclat ?

Hier, l’armée azerbaïdjanaise a affirmé avoir frappé à l’artillerie des positions arméniennes. Les autorités séparatistes de la région, soutenues par Erevan, ont de leur côté affirmé que l’armée azerbaïdjanaise avait « violé le cessez-le-feu ».

Deux civils d’une même famille, un enfant de deux ans et sa grand-mère (photo), avaient été tués le 5 juillet par des obus tirés par les forces séparatistes, selon Bakou.

Bref la tension monte.

Quel rôle peut jouer la France ? On se rappelle de l’intervention de Nicolas Sarkozy en 2008 dans le conflit voisin entre la Géorgie et la Russie. La France co-préside actuellement avec la Russie et les Etats-Unis le groupe de Minsk chargé de trouver une résolution pacifique et négociée au conflit du Nagorny-Karabakh.

Dans une tribune que publie Opinion Internationale, des parlementaires et personnalités françaises appellent Emmanuel Macron à une forte initiative de paix dans le Caucase.

Le Nagorny-Karabakh est une région peuplée majoritairement d’Arméniens qui a fait sécession mais est toujours reconnue internationalement comme faisant partie de l’Azerbaïdjan.

Un cessez-le-feu avait été conclu en 1994, après une guerre ayant fait 30.000 morts et des centaines de milliers de réfugiés, principalement des Azerbaïdjanais. Aucun traité de paix n’a toutefois été signé entre Bakou et Erevan et des heurts se produisent régulièrement.

En avril 2016, au moins 110 personnes – des civils et des militaires des deux camps – ont été tuées dans les pires violences depuis 1994. Un nouveau cessez-le-feu a été signé à Moscou entre les belligérants, mais des combats sporadiques continuent de se produire le long de la ligne de démarcation.

Tribune.

 

« Monsieur Emmanuel MACRON, 

Monsieur le Président de la République,

Depuis 25 ans l’occupation par l’Arménie du Haut-Karabakh azerbaïdjanais et des 7 provinces attenantes constitue un viol permanent du droit international et fait couler les larmes des familles des innombrables victimes civiles et militaires de ce conflit sans fin, ignoré du monde.

Hier encore la mort venue d’Arménie a frappé Zahra, une enfant de 2 ans et sa grand-mère rappelant, une nouvelle fois, au million d’Azerbaïdjanais réfugiés ou déplacés – chassées de leur pays, massacrés pour des centaines d’entre eux lors de l’horrible génocide de Khodjaly et victimes d’une véritable purification ethnique – l’occupation de leurs terres.

Il n’est que temps de reprendre les négociations pour aboutir à une paix juste et durable d’autant plus que dans le monde agité où nous vivons ce conflit caucasien, sans la retenue de l’Azerbaïdjan, pourrait enflammer toute la région.

Comme vous le savez, les bases fondamentales pour le règlement du conflit ont été définies dans les résolutions du Conseil de sécurité des Nations Unies N° 822 (1993), 853 (1993), 874 (1993) et 884 (1993) et la résolution N° 62/243 (2008) de l’Assemblée générale de l’ONU, qui demandent le retrait complet, immédiat et sans conditions des troupes d’occupation arméniennes des territoires occupés d’Azerbaïdjan. Ces dispositions ne sont malheureusement pas appliquées.  

La situation est claire, la communauté internationale dispose à la fois de résolutions votées et du groupe de Minsk de l’OSCE chargé de trouver une solution. Il est temps de mettre un terme au statu quo de ces 25 dernières années et à cette occupation illégale de 20% du territoire de l’Azerbaïdjan. Le droit international doit s’appliquer partout, c’est un point incontournable pour la sécurité régionale et internationale.

Il est impératif et urgent que la communauté internationale y compris la France réagisse dans les plus brefs délais pour imposer le respect par l’Arménie des résolutions du Conseil de Sécurité de l’ONU.

La France est depuis 1997 co-présidente avec la Russie et les Etats Unis du groupe de Minsk. Ses partenaires, pour des raisons stratégiques ou tactiques, ne paraissent pas convaincus de se mobiliser pour aboutir. 

Il est temps de mettre un terme aux atermoiements des médiateurs, la reprise d’un conflit est inenvisageable, c’est pourquoi nous vous demandons, Monsieur le Président de la République, une action immédiate conformément aux pouvoirs dont vous êtes dotés, aux titres de co-Président du groupe de Minsk et de membre permanent du Conseil de sécurité des Nations Unies.

Notre pays a la capacité d’agir au Caucase. Nous entretenons avec l’Arménie et l’Azerbaïdjan des rapports politiques, économiques et amicaux équilibrés nous permettant d’être écoutés par les belligérants. Il nous faut désormais une volonté politique forte.

Au début d’un nouveau quinquennat entamé sous le signe du retour de la France sur la scène internationale ne serait-il pas pertinent qu’une initiative française soit prise au Caucase pour y faire enfin respecter le droit international et la vie humaine ?

Confiant dans votre volonté de réagir et de prendre toutes les initiatives justes que réclame la paix au Caucase, nous vous prions de croire, Monsieur le Président, à l’assurance de notre très haute considération. »

 

Rachida DATI, Ancien Ministre, Députée européenne, Maire du VIIème arrondissement de Paris

Jean-Marie BOCKEL, Ancien Ministre, Sénateur du Haut-Rhin

Jean-Pierre DOOR, Député du Loiret

Jérôme LAMBERT, Député de la Charente

Jean-Luc REITZER, Député du Haut-Rhin

André VILLIERS, Député de l’Yonne

André REICHARDT, Sénateur du Bas-Rhin, Vice-Président de la commission des affaires européennes, Président délégué du groupe d’amitié France-Caucase pour l’Azerbaïdjan

Nathalie GOULET, Sénateur de l’Orne, Vice-Présidente de la commission des affaires étrangères, de la défense et des forces armées, Vice-Présidente du groupe d’amitié France-Caucase

Jérôme BIGNON, Sénateur de la Somme

Éric DOLIGE, Sénateur du Loiret

Sylvie GOY-CHAVENT, Sénateur de l’Ain

Alain HOUPERT, Sénateur de Côte-d’Or

Christian NAMY, Sénateur de la Meuse

Alain VASSELLE, Sénateur de l’Oise

Jean-François MANCEL, Ancien Député, Président de l’Association des Amis de l’Azerbaïdjan

Yves ALBARELLO, Ancien Député, Maire de Claye-Souilly 

Yves FOULON, Ancien Député, Maire d’Arcachon

Jean-Marie TETART, Ancien Député, Maire de Houdan

Georges FENECH, Ancien Député

 

Articles déjà parus sur la région du Haut-Karabakh :

 https://www.opinion-internationale.com/2016/05/12/caucase-la-guerre-perlee-du-karabakh-a-bien-lieu_43871.html

https://www.opinion-internationale.com/2016/05/13/guerre-chaude-mais-clairsemee-mes-impressions-du-front_43915.html

https://www.opinion-internationale.com/2016/08/25/tribune-de-farhad-ahmedov-azerbaidjanais-et-armeniens-donnez-une-chance-a-la-paix_46190.html

https://www.opinion-internationale.com/2016/04/21/le-conflit-du-haut-karabagh-theatre-dun-chasse-croise-de-refugies_43130.html

https://www.opinion-internationale.com/2016/04/07/harold-a-la-carte-conflit-au-nagorno-karabakh_42601.html

https://www.opinion-internationale.com/2015/10/19/pourquoi-faut-il-suivre-les-evolutions-du-caucase-du-sud_37820.html

 

Les articles, interviews et tribunes publiés par la Rédaction n’engagent que leurs auteurs et nullement Opinion Internationale ni ses partenaires et contributeurs.

 

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